30 septembre 2005

Cycle court

Temps de chien, tant à faire, j’ai l’enfer à créer et des fers à mes pieds.

Enfin demain, parce que là, pas le moment.

27 septembre 2005

Le message s’auto détruira dans sept jours

Evidemment des extraits ! Vous avez quelques jours avant qu’ils ne retournent au magma duquel ils sont sortis.
Un mot encore, un sourire plutôt que je pose pour une amie très spéciale qui contribue activement à mon addiction (elle ne sait pas ce qu’elle fait, j’aurais dû lui rappeler plutôt que j’étais fan de Steeve Estatof).

Praxis, excessif ?

De Praxis j’aime le x. Le x de l’excès, mais pas que…
C’est tripant de bruits terribles et denses avec cependant, des plages presque nues, quelques virgules scratchées, des irruptions sonores très tactiles. Une agression. Envahie ou bien légèrement larguée sur les bords de mon étonnement, j’aime chercher. Qu’est-ce à dire, est-ce bien raisonnable. Oui et non.
Pour bien écouter, il faut tour à tour réfléchir, puis oublier, une fois sentir l’organisation des phrases, hocher de la tête pour mettre en place les neurones, une autre fois ressentir seulement, headbager c’est possible aussi, pour déloger les neurones. Nous sommes à des carrefours musicaux protéiformes. On n’est jamais loin d’un ver, le lyrisme met son costume de loup et hurle sous un lampadaire. Voici une drôle d’architecture. Orgies, ogres et sabbats nous plantent des forêts de rouille, des troncs hachés, des scies empourprées. Des lambeaux de contes, des cauchemars suburbains peuplent des usines désaffectées pour jouer à nous faire peur. Il y a donc des histoires très sombres qu’il ne faut pas prendre au sérieux, mais il y a aussi des beats très soul très simples. Il y a des virages death metal, des incursions indus et tribales mais sous les cris hardcore, le funk se déhanche.
Voici une histoire de sang qui bat dans les veines. Ce collectif est une source d’adrénaline qui me rappelle que la musique relève de l’ivresse. Sexe, instinct, mémoire du chaos, Praxis est une matrice à références sensorielles. Bill Laswell est fou, John Zorn est fou, Bernie Worrell est fou, Bootsy Collins est fou, ils connaissent leurs classiques et jonglent avec nos souvenirs. Rock, métal, jazz ?
Allez il faut battre la mesure le doigt où ça fait bon, il faut laper les sons et les retourner sous sa langue, il faut grogner bruyamment parce que cette rencontre est brutale et ne se laisse pas forcément faire. Quand on l’a, on ne la lâche plus.
Guitare, basse, clavier, électro et drums : un voyage au pays des fous savants qui nous ont laissé quelques balises en chemin, à nous de les déchiffrer.

23 septembre 2005

Pas de hic, c'est magique !


Magnifique, poétique, ludique que des trucs en hic pas tragiques.
Si vous aimez casser des machines, bidouiller des bidules et jouer avec le bruit,


22 septembre 2005

Remplir

La vie n’est importante que parce qu’on meurt. Je me contente de l’absurde ou bien je triche, je le transforme en recherche du bonheur avec des alternances, parce que peut-être peut-on trouver une certaine jouissance dans la colère. Ouf il existe quelques très bon outils : l'amnésie, la drogue, les autres, l'autre, le sexe, la guerre, la bouffe, l'art.

21 septembre 2005

Camille, c’te fille.


J’l’aime bien parce qu’elle m’énerve. J’l’aime bien aussi parce qu’elle est pas finie.
Contrairement aux artistes chouchous des bobos trentenaires, ou des plus vieux qui pensent que parce que ça plait aux trentenaires, ça doit être bien, Camille ne plait pas à ma mère.
C’est son premier bon point. Ma mère aime Bénabar et Delerm. J’aime plutôt Bénabar, mais l’autre Vincent, je n’y arrive pas, Delerm fait semblant d’avoir trouvé un style minimaliste en faisant semblant de mal chanter et en tapant très peu de touches sur son piano. Alors il use de ce subterfuge jusqu’à la corde et suit cette ligne d’acier qui aimerait se prendre pour de la soie, trop bien ancrée, sans détour. Chiant.
Camille, donc, tâtonne, s’essaie, garde tous ses repentirs, elle ne gomme pas les traits. Elle me donne envie de l’inspecter de dedans sa tête, pour l’exercice, la récré, pour me confronter à ses mots, à ses idées sonores. Camille t’es pénible, t’es plus expressionniste que sensible, ça me va bien… elle réveille mon instinct de survie. Sur son fil, c’est elle qui tombe et pas moi. Voilà une nana interactive, je pourrais lui donner des claques pour qu’elle continue d’avancer ; en l’écoutant je pense souvent que vais terminer le boulot avec elle, combler les silences par des parties de cache-cache.
C’est son deuxième bon point. Elle ne prétend ni être parfaite, ni être laxiste, enfin c’est moi qui le dis, je la soupçonne même d’être angoissée et d’être consciencieuse. Par contre je ne doute pas qu’elle ne doute pas de son talent ; elle n’a rien à prouver, elle n’a pas de bilan à faire, pas de vie à boucler, elle prend son temps, et de fait occupe le notre. Bref, une fille à imaginer, et que j'imagine. Elle joue pour de vrai, très sérieusement.
Elle a des airs faussement frondeurs, elle pétoche ; elle a des riens à foutre très fragiles. Parce qu’elle est gonflée mais que ça n’empêche pas. Du coup, en plus d'être installée sur son fil, elle avance sur des sinusoïdes glissantes.

J’aime bien les gens en gestation, qui donnent l’impression qu’ils chercheront toujours.

18 septembre 2005

Beaucoup trop de dents (beaucoup trop dedans ?)

Ce matin je me suis encore réveillée avec la sensation que j’avais trop de dents. Ou bien trop de chair autour.
C’est bizarre que ma bouche soit l’endroit de mon corps qui me gène le plus. Un complexe de l’intérieur. Il ne s’agit pas d’être gênée par sa physionomie qui n’a rien d’extraordinaire ni en laideur, ni en beauté, ni même en handicap, mais plutôt par tout ce qu’il s’y passe à l’intérieur. Macérations, transformations enzymatiques, aspirations, expirations, entrée, sortie, tout cela m’occupe beaucoup trop certains jours. Et surtout, surtout les sons qui s'échappent et me servent de moyens de communication. Un phénomène très animal, très humain, somme toute. Oui je suis au courant.
Tous ces phonèmes et roulements roulent mal, se heurtent à mon souffle qui s’épuise sur une faille. Là non plus, rien d’anormal ne m’a jamais été rapporté, pas de défaut majeur de fabrication, un timbre banal, voire inintéressant. Dans les détails, on peut tatillonner sur un débit mal contrôlé, mais que finalement peu trouve haché. Les plus attentifs comprennent que je stresse, pourtant personne ne sait que je souffre toutes les fois que je me mets à m’écouter. La belle affaire.
En fait je n’aime pas la voix que les autres entendent, je suis bêtement triste qu’ils ne puissent appréhender celle que j’entends, celle à laquelle je suis si bien habituée, qui ne me dérange pas et me plait plutôt.
Cette voix copine et fluide est la voix de tous mes fantasmes et sans doute de mon narcissisme, du reflet que personne ne verra jamais. Je ne suis qu’une fille et pas une femme. Une projection qui malheureusement se heurte aux vrais miroirs et aux traces vidéo. Je vieillis.
Cette voix que j’aime, est celle qui articule des mots que je ne couche presque jamais, des pensées qui vont trop vite pour le stylo ou pour l’air de mes poumons, des idées qui superposent tous les sens en une seule pellicule, complexe, structurée, reliée aux fils d’un canevas fugitif : comment le dire en un souffle ?
Comment dire tous les mots qui nous traversent, lorsque nous ne sommes pas encore apprivoisés à d’autres regards, comment expliquer la gène qui entrave, la fatigue de notre pauvre cigare, l’effort musculaire pour se faire entendre.
Suis-je fainéante à ce point de ne souffrir le moindre effort pour expulser le moindre mot ?
Heureusement je m’apprivoise à ceux qui m’intéressent, heureusement j’oublie la voix qu’ils entendent, heureusement j’oublie l’effort à fournir, heureusement avec mes proches j’ai le diaphragme détendu.
Je suis un courant, une colonne, un placement d’air, une interface avec l’extérieur et l'intérieur, un être grégaire, social. Il faudrait donc que je me soigne, que j’aille voir un dentiste pour la tête ? Un orthophoniste pour les yeux ?

16 septembre 2005

La vie est un combat

La vie est un combat, des tas de saloperies vous tombent sur la gueule. C’est simple comme la réalité.

Heureusement pour affronter le monstre de fin de tableau, l’une des mains de Krishna vous envoie une complaisante mouche cybercorsetée pour vous aider. Gironde et fluo dans sa robe à facettes, la demoiselle n’attend qu’une chose, que vous lui en mettiez un bon coup, que vous lui envoyiez tout ce que vous avez de jus nucléaire pour la secouer jusqu’au frémissement final. Là, elle libère des œufs magiques, ultra protéinés, doubles fluorés qui sont à gober sans restriction (enfin presque, il y a quelques subtilités que j’avais oubliées).

Entre deux balayages lasers bien ciblés et évitements des rejets mortels adverses vous devez donc vous transformer en chasseur de bulles colorées. Elles sont belles comme un poème ces bulles légères, irisées flottant dans l’air surchargé de phéromones d’insectes de tous poils. Ok vous avez attrapé une bulle orange ? attrapez les toutes : votre vaisseau s’enorgueillit d’autant de phallus à réacteur.

Muni(e) de votre double, voire, triple manche, vous sentez toute la débauche de votre puissance au milieu de ce ballet de lumières, les explosions s'entrecroisent dans un feu apocalyptique, les moustiques de l’enfer s’écrasent comme de vulgaires moustiques à citronnelle, les mites forcenées se rendent à votre raison et éclatent sous vos rayons surchauffés. Dans ce brasier plein de fureurs et de bruits votre cœur s’emballe, n’oubliez pas le but ultime : tringler la grosse bestiole ovoïde avant qu’elle ne vous nique elle-même, celle-là lâche des œufs pas cools du tout, petits, rouges et vicieux. Ca ressemble à des groseilles, mais ce ne sont pas des groseilles.

Régression, encore

Après le pop-corn au petit déjeuner, Super Mario au dîner.

Je commence à mesurer tous les dégâts de cet anniversaire.

Mes frérots cultivent avec une gaieté non refoulée mon goût pour les miettes de mon adolescence.

Thiéfaine et flippers 5ème génération avec triples rampes et monsters-multiball, sont mes maîtres à penser.
Enfin faut pas déconner, il s’agit de la meilleure des adolescences, celles d’il y a 15 ans. Et tant pis pour eux, les rebelles d’aujourd’hui ont loupé Nirvana. D’ailleurs les flippers ont quasi disparu, ils doivent tenir la grappe à Pac-man quelque part dans un cimetière clignotant.

Alors donc petit frère m’a offert une magnifique PC Engine accompagnée du plus sublime des shoot’m’up : Cyber Core.

Depuis, je livre batailles tous les soirs aux côtés de la plus sexy des mouches. Sexy aussi les cubes de pixel, le copyright dit « 1990 ».


14 septembre 2005

Visage sans volume


Traits presqu' effacés, et ombres improbables. Où suis-je ?

13 septembre 2005

Saint Trop

Des micro cercles amicaux, plus mouillants et plus intéressants les uns que les autres, des balayeurs de mot, des gens de culture. Crème de l'humanité, le cynisme comme une guerre à livrer contre les simples, l'étendard de l'intelligence supérieure noué aux verbes acides sous perfusions nocturnes. A 3 heure du mat’ c'est beau les ports aux attaches sélectives, les claques que l'on donne à ceux que l'on aime un peu passionnément, les assiettes qui volent pour des mots hystériques qui se brisent ou pas dans de faux regrets, d'une heure, d'une minute, les silences hautains pour des tromperies tapageuses, et les rideaux de velours où l’on cache ses solitudes. Les dépressions chics, les larmes taries dans les vapeurs célestes et les miasmes des amours contrariés raclés au fond des artères des belles ou des moins lustrées ne gagneront pas sur la mort. Nous mourrons plus sages ou plus fous. Toutes, abhorratrices du simple, tous, bouffés de trouille, ces adorables cultivent leurs bourgeons putrescents d’extravagance soignée dans le plus profond respect des anti-codes. J'ai déjà réservé un billet pour le Saint-Trop' de la je-me-fais-chier-attitude. Voir si on y joue encore un peu, ou si on y fait semblant. Pour y traquer les dernières envies qui se rongent.

Nous mourrons plus sages et plus fous.

10 septembre 2005

Résolution de fille mûre

Bon alors, à force de commencer si mou, je vais finir par oublier le chemin d’ici, perdre l’adresse au fond d’un vieux jean. Et c’est pas mon genre, l’ennui. Va falloir que je passe à la vitesse supérieur, c’est trop gentil de l’arrière-train tout ça, or je ne suis pas que gentille. Va falloir que je m’énerve un peu les neurones. La nonchalance ce n’est beau que sur une plage à Deauville en hiver - c’est une vérité, et je n’ai pas fini de la dire, certes - mais la nonchalance est au manque d’idée ce qu’est la langue de bois en politique : ne rien dire évite de prendre des risques.

J’ai réfléchi, établi mes priorités : dompter ce blog. Je ne peux décemment inviter mes amis ici, la poussière ne s’y étant pas encore installée, ça sent trop le neuf, pas assez de bordel et je me cogne encore aux entournures, cherchant à l’évidence le bon fauteuil dans lequel on peut s’écrouler.

J’ai des envies terribles de camoufler les murs sous de lourdes tentures. Mais mon escargot sous acide risque de ne plus retrouver sa mix-salade. Hum vais-je pouvoir faire le grand-écart entre le baroque et la techno zen ?

Mouais… vais voir comment tout ce petit monde va cohabiter, eux et moi avec mes petits doigts malhabiles pataugeant dans l’architecture virtuelle.

Une dernière chose encore : éradiquer cette timidité de débutant. Après tout ce ne sont que des mots, à moi d’en faire des forêts de méga bit étincelants ou des gerbes flasques défraîchissant sur les bords.

08 septembre 2005

Plantisaure


Dans quelques heures je vais me sentir comme une plante trop à l'étroit dans son pot : rampante, l'envie de se casser ailleurs. Demain c'est mon compteur du 9 septembre qui s'emballe, ma mère va m'appeler, mon père, ma grand-mère et qui sais-je encore - d'autres que j'aime, et qui a priori m'aiment aussi - vont être contents de me souhaiter que des trucs qui ne se réalisent pas. Sadiques ! Bienheureux ceux qui ne savent pas car je n'aurai pas à leur dire "c'était pas la peine". Quelque chose de bien cependant : Bidou va se réveiller en douce, je ferai semblant de ne pas l'entendre, il fera semblant de ne pas se souvenir et réfléchira gravement à une surprise. Des fraises Tagada ? Un milkshake au chocolat ? Des cacahouettes au porto ? Et puis aussi j'aurai le droit de ne rien branler de ménager, de puer toute la journée, de camper dans le canapé.

07 septembre 2005

20000 lieues sous les mers, revenu à terre.



Hommage à un ami, presqu'un frère. Il n'est pas mort, hein. C'est justement parce qu'il n'est pas mort que je lui rends hommage. Ne croyez pas par là, que je n'ai que très peu de critères de jugement.

06 septembre 2005

Mollement...


Déjà je ne suis plus ce que j'étais. Et merde ! Forcément, mais que ça passe avec mollesse et insouciance, please.

Je pose mes hélices ici.

Pour me présenter je dirais que je suis comme la plupart d’entre vous, j’ai l’écriture en bandoulière. J’ai la douleur facile, et la jouissance identique, je suis chiante, j’essaie de faire mieux, je suis fainéante, je besogne. Je ne fais que passer ou bien je m’arrête. J’envie, j'admire. Je suis triste ou euphorique. Parano et confiante, schizo et intègre, menteuse et honnête. Je poste pour la forme, le fond, le fun, par ennui. Pour rien, et pour d’autres choses. Salut donc, je vous pose mon bonjour. Je n'ai plus 20 ans. J’ai un métier aléatoire, une humeur changeante, une culture variable. Un complexe indéniable. Des complexes pluriels. Je suis simple, arrogante, perfectionniste, je m’enfoutiste. Je me connais. Pas assez. Je n’attends rien mais je me demande des défis – intellectuels ou potaches. Je suis ludique, organique, réfrigérante et obsédée. Lucide, obscure, brouillonne et claire. Je suis respectueuse, irrévérencieuse. Lourde et lourde. J’me prends la tête, j’me prends des portes. Je parle trop ou pas assez. Je fume trop ou pas du tout. Je bois pas ou trop. Je suis assez normale, je lutte contre, j’exagère. Allez oui, j’exagère.
PS : j’aurais voulu être un escargot.