11 décembre 2007

Grondements


Cauchemars,

humeur saumâtre...

et grondements d'avant l'orage...



Pour C&cile qui voulait voir

30 novembre 2007

Moi j'dis... de l'air !


Dès que tout ça est fini je me lance dans l'air triangle.

21 novembre 2007

Jingle Bells

Extirpée des songes d’outreweb, la vie colle à ma peau mais je maîtrise de moins en moins le chaos final.
Le bonheur, c'est du chagrin qui se repose, a-t-il écrit.

Je me reposerais bien, même avec un peu de chagrin. Je n’ai plus le temps d’une petite dépression aussi minime soit-elle. Quand je déposerai les armes, je crains qu’elle ne soit carabinée. A moins que je n’explose à la face de tous ces sourires et ces serrages de mains.

C’est la guerre tous les matins et le temps se presse entre petites mondanités et clients pressés.
J’ai des envies de peindre des horreurs, d’expulser quelques violences.
Cela ferait très bien au mur d'une chambre aux capitons blanc.
Mais voici Noël et son cortège de souffrances.
Je m’allume des guirlandes de grenades et des pyrotechnies de napalm. J’emballe mes orages dans des boîtes en sapin et je plante les clous d’argent. Ma vie en kitsch et feuilles de stock, papiers de soie rubans, petits talons grandes enjambées, je remise mes désirs mes bouts de papiers mes boules de neurones à plus tard, j’endosse ce costume qui ne me fait pas danser.

Bien ! Avant la dépression je dois donc me taper pas mal de fureur, de frustrations, un gros zeste d’insomnies et beaucoup d'attentes saupoudrées de bonheur niaiseux.

Je vais y arriver. D’autant que j’exagère, un peu.

28 octobre 2007

Moi j'dis.. euh...


Le 5 novembre prochain la télé nous propose un cruel dilemne : Barry Lyndon ou la deuxième partie du livre V de Kaamelott.


MOOOOOOUUUUHHHHHOUUUHHHAHAHAHA ! Allez je vais faire semblant de réfléchir 30 secondes.

22 septembre 2007

Human leukocyte antigen

Il a coupé son putain de cordon qui le retenait à sa soucoupe stérile. Il a brisé les flacons de verre dans lesquels il pissait fluo. Il a rangé sa combinaison de cosmonaute. Et je me rappelle les larmes qui s’échouaient lamentablement sur le clavier, et cette envie que le flot déverse sa rage en emportant les mots. J’aurais voulu que tout explose. L’écran hurlait et je ne pouvais rien à l’autre bout de sa vie. Je n’étais pas sa mère, ni sa femme, ni sa sœur. Je n’étais pas même l’eau qui bordait son île.

Nous étions nombreux à regarder les épisodes, des nœuds dans la gorge des coussins pour s’y blottir des banalités au bout du fil des crises de désespoir et de l’attente au creux des mails. Et puis il y eut la greffe. La sensation qu’une aventure cynique se jouait aux dés. Nous avions les yeux vides, il avançait comme un funambule sur nos souffles coupés.

Et au bout de tous ces putains de mois qu’on finît par oublier, au bout de tous ces mois qui s’enfilaient sur l’épée, une annonce est tombée : il est enfin guéri. Définitivement.

05 septembre 2007

Silence !

Amusant, 30 secondes après avoir cliqué sur un lien en attente de corps, dénommé « G.H.O.S.T » (son propriétaire se reconnaîtra), deux photos hébergées ailleurs disparaissaient de mon blog.
Je vois là un signe superbe de la fragilité de nos lignes virtuelles, de leur intérêt même.
J’ai dû invoquer sans le vouloir tout à fait les fantômes acariâtres de webmasters maladroits, en manque de méga octets, pas prêteurs, ou tout ça à la fois. Et s’il ne me restait que deux ou trois minutes avant de disparaître moi-même et retourner au néant palpitant ?

J’avorterai alors de millions de lettres qui ne demandaient qu’à bêler parmi la Grande Bergerie. Alors peut-être vais-je hoqueter deux ou trois fois encore, entre deux crises de foie d’honnêteté, la bouche pleine de mots ampoulées et d’autres qui trahissent mon bas-fond (un espace très restreint qui se situe entre ici et mon cortex) de nana hyper-normale, donc larmoyante, donc destructrice, donc jouisseuse, donc malhonnête, donc idiote, donc lourde, donc affectueuse, donc bâtisseuse, donc orgueilleuse, donc égoïste, donc froide, et surtout cyclothymique... Que c’est emmerdant d’être mortel. J’avais gagné une extra-ball il y a peu, où est le barillet cosmique ?

04 septembre 2007

Beurk

Je viens gerber dans une grande flaque grise mon besoin de rage, évacuer la pourriture de mes yeux, et la puanteur de mes "semblables", ramassis d'amis perdus de vue et revus à mon grand désespoir, monsieur et madame flanqués de leurs âmes charitables.
Certes ils donnent leurs fringues au secours populaire.
Il y a eu un schisme avec des pertes unilatérales, je m’en voudrais de leur lécher le cul pour remplir un agenda de merde avec une fête probable, un samedi soir prochain, ou bien un dimanche, pilules colorées difficile à cracher, qu’ils aillent se faire pendre par les intestins. Racisme primaire enturbanné de fioritures vertes pour faire beau au bout de trois phrases. Petits bourgeois pétrifiés dans votre pognon tranquille où avez-vous mis vos années de cerveaux, oubliées avec le premier torchage de junior ?

En même temps c’était drôle hein, du barbelé sur le sourire, avec un peu de chagrin pour les souvenirs. Il me reste à les chier ceux-là mais ça devrait aller.

31 août 2007

Passage

Je est rentrée sans désordre
Et au cœur de mon antre revenue

Ai bordel retrouvé. Silencieusement

En un mot, commence en
Ce soupir, un écart ténu
Entre rage et ordre

… Sage.

29 août 2007

Sortie nature

Balade en forêt. J’ai ramené un zèbre ou bien un autre truc mort qui avait plein de pattes. J’en ferai une descente de lit.
Heureusement je suis entraînée au parcours du combattant, j’avance toujours les yeux rivés au trottoir, pour éviter d’éventuelles merdes canines ; en forêt c’est plus dangereux parce qu’on peut niquer ses Nike free trail à tout instant, mais j’ai une garantie, elles sont conçues pour les terrains difficiles, c’est écrit sur la boîte.
J’avais programmé ma sortie dans les bois comme un rite pour renouer avec mes vraies forces vitales, parce qu’il est temps de faire comprendre à mes pieds qui est le boss.
Pour se faire j’avais cherché le mot forêt sur une carte, et je m’étais rendue dans un village avec un bistrot. Je me suis arrêtée dans le café pour m’enquérir de possibles recommandation d’usage, c’est là que les autochtones m’ont indiqué le parking et comment je devais laisser ma bétaillère toute seule sans surveillance à l’orée du bois. Les boules. Ils m’ont précisé qu’il n’y avait pas d’horodateur. Heureusement sinon je chercherais encore.
La forêt c’est gratuit mais ça se mérite. Tu t’en rends compte dès que tu ouvres les portières. Il n’y a pas de bande blanche au sol, on ne sait vraiment pas de quel côté marcher, déjà il faut marcher, ça, c’est mal foutu, la voiture ne peut de toute façon pas avancer plus loin. La forêt c’est pas comme le mac drive on peut pas rester à son volant, faut transpirer.
Je me suis donc mise en route. Arbres après arbres j’ai maintes fois failli faire demi-tour et remettre ma ballade à d’autres lustres. Mais non. J’ai risqué ma vie, j’en ai bien conscience et pourtant je ne regrette rien.
Même après m’être battue avec quelques insectes énormes et suceurs de sang qui essayaient de me faire lâcher mon APN en me bombardant. J’ai dû les assommer avec un gourdin taillé dans un chêne. Le sol a tremblé, j’ai gagné. Une chose étrange m’a déchiré mon levi’s, une espèce de rosier mal taillé sans fleur, et le sol était mou avec une sorte de moquette verte fluo pleine de vermines,
On ne sait pas trop pourquoi mais c’est fléché par endroit, alors je me suis dit que je devais arriver quelque part en suivant les flèches, Je pensais à un office du tourisme où j’aurais pu acheter des dépliants ou bien piquer quelques guides des festivités locales, et je me suis inquiétée lorsque je n’ai plus entendu les voitures, d’un seul coup, la route qui m’avait guidée jusqu’au parking, avait totalement disparu, j’étais au moins à 50 m au milieu des branches sur un sentier pédestre comme ils disent, sale et non goudronné (je pense que les autochtones n’en n’ont rien à foutre de bousiller leur Asics) avec des feuilles glissantes partout, ça sentait bizarre, un peu le champignon de Paris mais sans ail, il n’y avait pas de pigeons mais des oiseaux noirs qui tournaient dans le ciel plombé, et puis des bouts d’arbres sortaient du sol en faisant des anneaux comme des serpents de bois. Je suis arrivée à un panneau qui disait « étang sombre du manoir aux fées (15ème siècle), 0,8 km ». Ouais bof, un manoir tout vieux tout moisi, un étang apparemment pas très propre et pis des fées si tant est qu’elles vivent toujours, doivent assez décaties. Ouais bof, et puis 800 mètres dans cette direction forcément ça m’éloignait encore.

J’ai retrouvé avec plus de délice encore, ma Stefmobile et j’ai fait chauffer mes cd afin de fêter dignement mon retour vers ma cité lumineuse (parce qu’au bout d’une heure y en a marre des piafs excités et de leur pays merveilleux). Donc je ramène quelques souvenirs, mais mes Nike sont mouillées, j’ai fait des photos de divers éléments sauvages dans leur milieu naturel pour fournir une preuve à mes amis de mon audacieuse excursion. Et puis sur cette photo vous pouvez voir comment j’ai abattu un arbre et comment je me fonds parfaitement dans la nature, telle une femme des bois en osmose avec les forces telluriques.

18 août 2007

Douze

Après sa bouche, elle lui tendit sa nuque. Et puis tout le reste qui se dégrafa, dégagea de son léger bouclier de tissus. Il oublia les vers, le Littré et le subjonctif. Le sang qui battait dans ses veines prenait un virage death metal. Au milieu de cette fureur s’élevait un orage d’adrénaline. Tout relevait du rythme et de l’ivresse. Il avait tant intellectualisé le sexe, qu’il en avait perdu l’instinct, la mémoire du chaos, des sécrétions violentes qui sortent des ventres, et l’envie foudroyante. Il baisait hygiénique quelques fois, à de bonnes adresses, mais le plus souvent il jouissait dans ses mains seul devant sa glace. Il avait oublié la rencontre et l’inattendu, cette mécanique de précision du désir grâce au travail des phéromones et au bon boulot des glandes apocrines, grâce aux emphét’ naturelles qui submergent le cerveau, et qui d’autres fois – sournoisement - oeuvrent pour la survie de l’espèce lorsque ces salopes d’endorphines ont fini par cimenter une femelle à son mâle ou inversement. Or il avait toujours eu peur de s’accrocher et de rencontrer celle qui s’accrocherait. Il avait peur de l’envie de l’autre.


Ses tempes dardaient sous les échanges hormonaux, il retournait ses souvenirs avec sa langue où s’entrechoquaient bruyamment ses classiques, sa science et sa culture.
Et donc l’Origine du monde, empreinte d’un tableau hyper civilisé, ode quasi clinique d’un mec en érection psychologique le renvoyait à d’autres créations vieilles comme la nuit des temps et débarrassées de toute urbanité. Là, la matrice brûlante qu’il tenait sous la main le tenait au bord du précipice de l’avant qui plonge dans l’après.

«Le désir est un processus d’échanges chimiques » Ce mantra cognait dans son slip. Putain l’odeur de cette meuf jolie avec qui il avait échangé des propos intelligents attisait des braises, ce pouvait-il qu’il la morde, il hurlait de faim ! Ce pouvait-il qu’il la goûte seulement et qu’il s’arrête juste après ? Il grondait, vociférait intérieurement. Il voulait tout prendre, tout fouiller, tout lécher. Peut-être voudra-t-il la revoir, peut-être. La conscience longeait encore le bord du précipice, il avait pourtant déjà envie de la connaître. Oui, peut-être la reverrait-il pour tout apprendre d’elle. Il se disait encore dans un sursaut qu’il était sans doute foutu, mais la seconde qui suivit avala ses questionnements en souriant.

20 juillet 2007

Futile été


1. Dé-saper les idées 2. Foutre à poil les envies 3. Bien doser la futilité. 4. Oublier le blizzard qui lézarde mon gloss. 5. Mettre sous blister jusqu’au prochain oued. 6. Maquiller les angoisses 7. Les diluer dans mon bock. 8. Trinquer. 9. Dégager la mèche. 10. pianoter l'attente. 11. Recevoir sa bouche.

03 juillet 2007

La Gima j'aime !





Réédition d'une rhaaa-lovely-bike française des années 50. 125 cm3 c'est tout bon pour moi et mon simple permis B. Promis, dès que je l'ai, y aura photos avec moi dessus.


"Rappelons que GIMA est une marque, entièrement française, qui a eu son heure de gloire en son temps. GIMA : (Groupement Industriel Métallurgique et Automobile), 24 av. Pasteur à Chamaliere (Puy de Dôme) a fabriqué des motos de petite cylindrée de 1947 à 1954. Les moteurs qui équipaient ces motos étaient les fameux moteurs AMC, conçus à Clermont Ferrand. C’est avec un réel succès que ces machines ont participé à des courses de motos, remportant notamment le Bol d’or en 1949. Puis, ce fut le déclin, comme pour beaucoup d’autres marques françaises de l’époque, face à l’arrivée des scooters, puis de ce qui allait devenir le déferlement des motos japonaises. Rappelons que GIMA est une marque, entièrement française, qui a eu son heure de gloire en son temps. GIMA : (Groupement Industriel Métallurgique et Automobile), 24 av. Pasteur à Chamaliere (Puy de Dôme) a fabriqué des motos de petite cylindrée de 1947 à 1954. Les moteurs qui équipaient ces motos étaient les fameux moteurs AMC, conçus à Clermont Ferrand. C’est avec un réel succès que ces machines ont participé à des courses de motos, remportant notamment le Bol d’or en 1949. Puis, ce fut le déclin, comme pour beaucoup d’autres marques françaises de l’époque, face à l’arrivée des scooters, puis de ce qui allait devenir le déferlement des motos japonaises. "
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Sinon vous avez remarqué avec quelle époustouflante régularité je poste ? Un article par mois, rien qui dépasse. Ma vraie vie est juste inversement proportionnelle en terme d'occupation de temps. Je dirais même que je déborde et qu'après avoir franchi l'étape "projet" j'ai à présent du camboui jusqu'au cou. En fait je pourrai très prochainement enrichir le chapitre "On dirait le Sud" que j'avais laissé mûrir près d'un oued à Ouarzazate...

19 juin 2007

Michel Gondry forever - La super science des rêves





Michel Gondry si tu passes par là sache que je te remercie pour ces bouts de ficelle que tu as rêvés. Ouais vraiment un beau cadeau que tu m’offres à moi et à mon chéri de Stéphane. Enfin presque mais puisque le rêve fait vivre…


Que je vous explique : Les héros du film La science des rêves – Stéphane et Stéphanie – je ne sais quelle muse lui a soufflé cette bonne idée, mais en voilà une qu’elle est bonne - sont jeunes, beaux, terriblement ludiques et inspirés. Voisins de paliers qui jouent à chat et à la souris dans un foutoir lunaire, le garçon a une curieuse maladie, il rêve sa vie tout en carton et est amoureux de la fille. Elle c'est une fille alors elle n'est pas très sûre d'elle.


On croirait presque Bidou et moi tombés dans une marmite remplie de dés, cartes pas'd'chance, pions et sorts en tout genres, il y a quelques années. Aujourd’hui nous courons un peu moins vite derrière nos rêves et nous sommes un peu moins beaux, les Steph ont arrêté de fumer, ont pris quelques kilos mais scotchent toujours leurs projets avec des bouts de ficelle et un zeste de galère pour le fun. Galérer, ça fait plus artiste.

Enfin bref... Le film invite à projeter nos songes, à devenir Pythie, à fouiller nos souvenirs. Un azimutage en règle, poésie sous électrochocs, concertos de bidouilles et pistons, c’est sur cette ligne de folie douce que se construit le film. Mieux : Michel a emprunté mes hélices en carton pour faire décoller toute cette machinerie bricolée. Mais si, mais si !


Nous nous agitons au centre d’une toile, peinte, arachnéenne ou virtuelle - peu importe : c’est un peu comme si les Monty Python s’installaient au banquet d’un Festin Nu, le délire tiendrait du cadavre exquis. Exquis mais pas gnangnan et Chabat est extra. Y a toujours un type ou une situation grotesque chez Gondry qui rééquilibre le lyrisme, un bon ancrage au sol pour éviter que la midinette qui sommeille en nous ne s’englue dans un chabadabada hollywoodien. Celui qui nous rappelle que nous ne sommes que des boyaux est donc Guy-Alain Chabat, formidable philosophe du quotidien et conseiller judicieux de Stéphane. Le Guy du film c’est la vie qui s’entrechoque au rêve pour devenir parfois plus burlesque que le rêve lui-même.


Voilà j’interroge les viscères de ce film et j’y vois un gosse, génial touche à tout, qui a grandi en se forgeant des armes redoutables : l’autodérision comme clé de l’univers. Si moi je crâne en faisant croire que j’ai compris un peu le film, Gondry lui a ce talent de nous donner confiance en nos propres visions, les interprétations sont sans doute nombreuses et les trouvailles visuelles proviennent souvent de références qui n’appartiennent qu’à lui mais il nous laisse une marge à côté de sa propre histoire. On en sort emmêlé et c’est un vrai plaisir.

Moi, à un mec comme ça je confierais sans soucis mes deux enfants qui n’existent pas. Michel Gondry en inspecteur Gadget d’un côté et la clé de l’univers dans la poche pour que mes chérubins Terreur et Contamine poussent un poil de travers, débordent de leur pot limbique, pour qu’ils croissent sous la flûte enchantée d’Edmond, le mien de tonton, professeur Tournesol sur les bords, pour qu’il dévalent la pente de Chaville en caisse à savon poursuivis par William mon chat à une couille. Ouais c’est presque ça. Caisse à savon à réacteur ou bien à hélices, j’en ai, des rêves, et plein les doigts.

Alors quoi, si je n’es pas été très claire là-dessus, je le dis maintenant : ce film est un trésor et au moment où l’on croit qu’on va s’ennuyer, parce que les bidules de Gondry ne sont plus tout à fait des surprises, le rythme se détend pour laisser la réflexion surgir, on est alors moins dans le spectacle et là se pose la voix de Dick Annegarn.
J’ai un regret toutefois, ce film est un peu trop court aux emmanchures et je le verrais bien en format mini-série, oui c’est une drôle d’idée, les personnages sont tellement truculents qu’ils mériteraient que Gondry les étoffe dans la durée.Ah et puis un autre truc, entendre « Stéphanie » prononcé avec l’accent de Gael Garcia Bernal (Stéphane), ça le fait…



04 mai 2007

Moi j'dis...

La honte ne tue pas. J'en suis la preuve vivante !

11 mars 2007

Alors


Je me rappelle pendant ces vacances j’ai dit tiens c’est bon le soleil là c’est plein de vitamine D3, alors qu’au fond je m’en balance de cette foutue synthèse biochimique, je progresse les yeux fermés, la douceur bien accrochée sur la joue accompagnant un instant de volupté, j’espère les paupières toujours baissées éviter deux ou trois reliefs et oublier dix-sept milles journées passées. J’ai dit les yeux bien ouverts cette fois les travaux du tramway avançent les commerçants doivent reprendre confiance, alors qu’au fond je m’en fous de leur perte de clientèle de leur problème de parking et de leur moral qui flanche. Chacun son relief, ses creux ou ses pic, le pied droit pour se lever, le matin pour gagner, le pied gauche pour la merde ou le bon rythme pour avancer. Je me balade sur le chantier, je sautille à rebrousse poil, un reliquat de boulot au fond des galoches, mais bien vite je m’aperçois qu’il y a des grottes sous les rails alors je pousse très fort sur mes talons et je bondis plus haut.

Je ne partage pas mes catastrophes, alors pendant ces vacances les joues tiédies j’ai reluqué mes réussites en zigzagant sur la chaussée.
Je ne partage pas mon repos de guerrière, alors pendant ces vacances j’ai déposé les armes sans rien dire à personne, j’ai tordu le cou aux projets, à la comptable, au Maroc, à ces putains de jeux, j’ai achevé les grand-mères douloureuses, arraché les tripes de mon ordinateur, cramé les appels d’offre. Je me suis baladée dans les boyaux de la ville, j’ai parcouru son puzzle en vrac et j’ai siffloté rien à foutre devant les vitrines vidées.

Pendant ces vacances, j’ai dit d’autres choses qui me laissaient froide dedans alors que mon écorce se réchauffait. J’ai soupiré quelques poncifs au milieu de cette conversation idiote mêlant la parole automatique aux gestes mécaniques alors que mes ronrons grandissaient à l’intérieur et que je m’agitais comme une gosse après trois fois rien de plaisir. J’ai oublié la plupart de ces mots inutiles mais je me rappelle la chaleur sur mes joues et ce printemps qui naît. Et ouais le tramway avance il n’y aura bientôt plus de grottes par contre on retrouvera nos places de stationnement.

01 février 2007

Encore des bouts



Un esprit clair, la position bien droite sur la douleur assise loin, très enfouie, plus profonde, les trémolos séchés, engloutis dans un mouchoir il y a bien longtemps jeté, débarrassés des insomnies, dégagés des fréquentes hypocondries. Tu peux respirer, dégager les craintes, oubliées dans du lait chaud bues par petites gorgées dans du miel. Tout ce qui affecte, pourrit, écrase, accumule dans le foie, l’estomac, vrille et reflux, soulève, écœure, dégueule, chie, contracte, retient en ton cuir, se déloge de ton crâne. Tu peux sourire, aérer, ouvrir, assouplir, arrondir, les lèvres offrir, arrondir ta libido de milieu du mois à ses mains, à ses caresses mêler et puis tu peux enfin dormir. Des eaux dormantes, des lunes noyées, des marécages citadins, des étrons hirsutes, des bancs collants, des restes de la veille mal digérés finissent par se récurer, le matin absorbe ses déchets lentement et vidange ta nuit emportée par le ballet des éboueurs.

Plus clair.

23 janvier 2007

Bouts de ficelle


Alors quand le plaisir latent tapi dans l’ombre joue à chat, il y a cette ficelle suspendue, cette aiguille qui oscille qui fait que tout tictaque en rythme organisé. Un ordre sans faille qui se dessine sans nous, comme on oublie de respirer, ou bien que l’on va mourir. Longtemps j’ai détesté le mot destin. En fait, je n’y crois toujours pas.

J’aimerais retenir un peu cet ordre que j’appréhende de loin, ranger mon chaos, ne conserver dans la trame que le plaisir qui se montre un jour. Passer au tamis les secondes du sablier. Ma vie se tend certes, et j’ai peur de me tromper toujours. C’est curieux comme je connais mon plaisir, c’est curieux comme il est difficile d’y parvenir. Jusqu’à quel point doit-on passer par-dessus soi, se faire violence ? Reste toi-même, me souffle-Il… la belle affaire.

Alors donc je sais mon plaisir. Il m’aide à me le rappeler. Il est fumeur, ex, je suis fumiste, pro. Touriste à la tiède humeur, cyclothymique du banal, c'est moi. Mon Allumeur, l’humour retroussé, m’appelle, me roule une pelle, s’occupe de mon affaire. Je sais mon plaisir moi la glandeuse alanguie. A cette heure, à peine j’applaudis. Dis… je visiterais bien ta cale me caresse-t-il allongé. Je sais mon plaisir quand les coquines chatteries viennent à bout de mon flegme. Dis… j’ai l’humidité tropicale lui glisse-je. Détroussée outre-cuissée cuisante, je bouffe à son plaisir, j’expire à son fumet. Je sais mon plaisir j’en connais la carte, le menu du jour, à venir et passé.

Quand j'accoste, la terre à mes pieds réveille mes racines, des empreintes séchées aux vers larvissants, j’observe alentour des graines tombées. Je scrute les poussées, les changements, les passages du ciel, la tête à l’ombre, le regard clair plongé dans l’abîme. Je sais donc ma famille, j’ai trouvé sa tombe, j’invente mes enfants, j’enterre les autres.

Alors les aiguilles cliquètent et je brode mes fantasmes, j’oublie un peu ma peur et je guette mon prochain plaisir. Ce sera de la chair ou de l’oxygène sans bouteille.