05 septembre 2008

Circumambulation :

Faire le tour d’un point dans l’espace. Trouver le moment où l’objet s’anime dedans le cercle.
Alors que tout s’efface. Des petits points rouges, de minuscules petits points rouges me constellent la peau. Je me pixellise. Je me recouvre. Petit à petit des micromillimètre de peau se détruisent, disparaissent pour devenir autre chose, une mue. Petit à petit guetter le moment où mon esprit apprivoise l’intérieur de cette nouvelle surface. Vivement qu’il s’anime.

Organiser l’espace autour des points, voilà le défi.
Il y a toujours de nouveaux points. Devenir plus vieille d’un point, d’une grosse virgule même, et rajouter de la matière aux souvenirs. Une matière sans cesse plus nostalgique, parce qu’on n’arrêtera pas le temps même dans la bulle des vieux amis, parce que les vieux amis ont moins le temps, parce qu’on ne retrouvera pas nos peaux jeunes et sans pixel. Et je ne parle pas nos rides.

Non, je n’aurais pas ramener le soleil et j’aime assez regarder le spleen dans les yeux de mon chat. A moins que ce ne soit la pluie qui balaie. Pendant notre absence il s’est langui, à notre retour on l’a trouvé grossi – il nous attendait, circumambulait entre sa gamelle et son panier, sa litière et sa gamelle – on l’a trouvé un poil colère aussi à notre égard. Il avait changé, c’est fou. Tout avait changé en fait. A la limite du moins bien. Loft bof, temps moche, gens couverts et humides, les rires aux oubliettes. On ramène des souvenirs qui se collent à des strates plus anciennes, on se prend à regarder les horaires des trains, et à vouloir embarquer plus souvent, diminuer l’épaisseur, et des strates et du spleen, et à imaginer se laisser enfermer dans la bulle des vieux amis pour que l’on vieillisse tous ensemble. Surtout, moins chacun de nos côtés.

16 août 2008

Pique-nique carambar


Je m'éclaircis donc la voix, hum hum, et je pose mon piou piou de tarte à la nana. J'ai tout mangé les tiens, j'ai déjà faim, j'irai me ravitailler par ici demain, ça sentait bon la table mise et prête à se démettre, hum hum tout renversé, tout le vingt du mois par dessus tête et la sauce six sons en rondelles roulant sur la mousse. Voilà pour le plat du jour passé, à demain pour d'autres avenirs. Je t'embrasse et il fait encore tiède, je vais faire un dernier tour pour le souvenir qui rode, le verre à la main, et c'était une bien belle journée, j'ai mes pensées pour toi en gorgées déliées dans mon rhum ambrée. Nous les avons bues hum hum sur le capot rouge pompier, au nez et à la barbe à piaf, sous le soleil grésillant et les sifflements. Cambrure décambrée, panier rangé et table en osier pliée. Tout était bien, mercis suaves sur lit de pâte sablée déposés et à chercher ici sous le même châtaigner.

13 juin 2008

Un jour comme un vendredi



Les lianes d'un azur
au secrètes fenêtres
partagent leurs racines
et lézardent leurs murs
….

Mon rhume plein de germes arrive à son terme, le reste de la journée, s'est terminée en crise temporelle : bourrage de temps dans la machine à travail.

Et tes mains amies ou mes mains sur ta peau constituent la limite qui fait que je ne suis pas complètement raccord avec mes principes d'exclusivité. Ces limites ne disent cependant pas que je trouve cela agréable, alors....
Chaque mot nous appartient, chaque sens, nous les offrons à qui veut bien les entendre, et quand on les accepte, la réaction qu'ils suscitent forcément ne nous appartient plus, mais nous pouvons quand même continuer et essayer. Arriver au plus juste de ce que nous pouvons faire passer.
Je te laisse un peu de mots, d'émo ?

Je travaille comme une folle sur des tissages de pixel. Je détoure, truque, masque des lignes laides rajoute pixel par pixel des couleurs.

Pouah ! des bestioles à rafistoler, des poils à éliminer ou bien à rajouter, du scintillement sur lesquels mes yeux explosent presque. Les deux sont à la limite de la crampe souvent, et je suis en quasi apnée. Très physique, alors que mon esprit erre... ça doit se voir que je cherche les mots tellement ils sont tout ratatinés dans mon labyrinthe en bouillie d'avoine. Avoir l'acrobatie buccale facile dans ces moments, mais chut belle amie j’ai reçu tes baisers volants et je t'envoie mes baisers rampants, genre GI, avec des rangers trop lourdes et de la gadoue aux mollets, je dois lutter contre des assaillants invisibles, qui me tirent sur les paupières et les neurones, les salauds, ils ont des armes chimiques, vais pas pouvoir lutter... pensées en rafale, raccourci du temps, souvenirs et ce virus qui rame, dans le sang en vrai et qui se reflètent dans les neurones en silicium qui font des hoquets de machines asthmathiques.
Saleté de rhume et bête bécane.

Le temps qui déborde et moi qui me fous dans mon petit bordel quotidien, là je commence à trouver ça envahissant, je frise la claustrophobie dans ce bureau jungle, et la chambre ressemble à une station de ski, la table basse du séjour a disparu sous la dernière averse de neige, chais pas où, alors on mange sur nos genoux.

Je lève le nez et le week end commence par la fenêtre ouverte et son entremise offerte. Les pensées qui bricolent, les pensées qui bricolent.

09 juin 2008

Vue sur mon crane

Il y a des tableaux dans mon studio deux pièces accrochés au fond de mon crâne.
D'abord, j'ai regardé cette ligne se tracer, puis maintenant je vois le cercle se fermer. L’envie d’un cercle. J'attends le bon moment c’est vrai. Elle est posée depuis quelques jours, elle finit par me paraître familière. Aujourd’hui j'essaie encore de trouver le bon moment. Ma nature fait que j'apprécie les choses quand tout est réuni pour leur accorder l'importance qu'elles méritent. Et puis il y a un peu de peur aussi. Je suis un peu malade des gens.

Enfin je sais bien que ne peux pas passer à côté de cette envie. Je l’écrirai sans cesse, toujours je la murmurerai ou bien la fantasmerai. Il y aura des canapés pour l’accueillir, là au fond de mon crane. Mais aujourd’hui je ne l’ai pas encore arrosée, elle cohabite avec le bonzaï ressuscité, patiente. Alors quel degré de réalité lui attribuer. Quel degré de courage puis-je mobiliser ?

Je n’ai jamais rien maîtrisé rien sur le plan social, pas un chouia de zeste d'ombre de fils et de liens, tout pendouille dans le vide même pas sidéral, un vide que j'ai construit avec des bouts de principes qui ne tiennent pas toujours longtemps et un sacerdoce d’adulte mal assumée. Je ne maîtrise nada du quotidien et le vent s’engouffre comme l’imprévu.

Pourtant j’avais placé l’imprévu comme principe fondamental de ma vie sociale, peu d’attaches, mais je vieillis je crois et ce n’est plus tellement rafraîchissant en face des petites cases de vies autour qui attendent leurs petites croix de lien. Il y a de plus en plus de croix et comment arriverais-je à les tracer moi qui ne peut me pencher sur le clavier à cause de ces manches cousues dans le dos ? Alors je tape avec le nez… Déjà je ne me fais plus autant sourire… Il faudra bien que je me montre en vrai, il faudra bien que je sorte de mon antre.
Il faudra bien que je leurs dise de vive voix que je les aime.
Je me sens comme une araignée dans la tempête de mon cerveau, l’ironie flirte toujours avec une certaine violence pour ma défense.

D’accord, je me suis longtemps abîmée je le vois bien, moi qui vais mieux. J’ai repris la truelle pour reconstruire des tours déglinguées, celles avec du vent et j’accueillerai les gens dans ma tourelle pour leur dire que je les aime.

29 mai 2008

Pourquoi Cédric Oheix va gagner


(Clin d'oeil à Ron)

1. Parce que personne n’y croit pas même ses fan, mais ils gardent la foi en leur sms. M6 aime les sms.

2. Parce que le jury ne l’aime plus et que le public aime les histoires qui se terminent bien. M6 aime les fictions sentimentales et sociales.

3. Parce qu’il portait un pull à col roulé so sexy hier 28 mai et que ça fait chaud. M6 aime bien l’érotisme grand public de 20h45.

4. Parce Ken a une Barbie qui passe bien à la télé et M6 aime bien vendre toute la panoplie Barbie même en dehors de Noël.

5. Parce qu’il entre en guerre seul contre tous et que le temps des héros est de retour. M6 aime les super héros.

6. Parce qu’il est intelligent or M6 aime la caution cérébrale, pendant 7 minutes tous les mercredi soirs.

7. Parce qu’il a un beau timbre qui balaye la voix nasillarde, trop jeune et glaciale de Benjamin. M6 n’aime pas le mauvais temps qui rend maussade et critique.

8. Parce qu’il alimente le suspens et la polémique. M6 aime la polémique (enfin M6 aime surtout nous niquer, mais ça c’est un autre problème) tant que ça fait parler d'M6.

9. Parce que son duo avec Amandine nous a bien fait rire. M6 aime la comédie.

10. Parce qu’Amandine fait un peu peur aux petites filles de 12 ans quand elle fait des moulinets avec ses bras et Benjamin ne fait pas rire la mère de 40 ans. M6 préfère ce que préfère la ménagère de 12 à 50 ans

23 mai 2008

Bilan -3

J’avais écrit quelque part que je serai un jour à la tête d’une collection hyper bien foutue. Matos, look, prix le tout ajusté à nos petits oignons dans une péréquation où notre marge, notre éthique et notre santé rappellent le nombre d’or, en vachement plus sexy.

J’ai le doigt sur le starter là. Encore quelques mois pour voir comment tout ça va arriver dans l’ordre ou le désordre. Trois ans de tâtonnements c’est long. Surtout sur 10 ans. Pour l’individu c’est harassant, pour une entreprise c’est irrationnel. Les premières années ont été dilettantes, nous étions tous les trois des étudiants noctambules pour qui la journée commençait vraiment qu’à partir de 22 h. Pour des raisons obscures nous restions attablés jusqu’à l’aube. Il y a des tables de studios qui nous ont vu refaire le monde autour de cafés noirs pour qu’on tienne la cap. Il y a des cahiers qui se sont noircis d’histoires irracontables.

Des rêveries indissociables de nos débuts d’entrepreneurs de pacotilles. Ça, me manque. Même si quand tu es parti Raphaël nous nous sommes peu à peu endurcis avec des objectifs adultes. Nous avons réussi quelques coups d’éclats avec félicitation du comptable, c’est vrai. Oui mais le rêve ? Depuis trois ans nous cherchions juste à remplir la caisse enregistreuse et ça laisse peu de temps au rêve, alors nous avons enchaîné quelques budgets sans enthousiasmes… mais j’aime pas être dirigée par un budget décroché.

Voilà aujourd’hui j’ai le doigt sur le starter. Nous sommes tout seul devant nos choix, nous nous sommes remis à créer, nous sommes en pleine gestation. Attention hein je ne parle pas de délire utérin. Avoir un enfant c'est une folie, mais je ne partage pas cette folie terrestre avec mes envies aériennes.

J’ai un sourire aux lèvres, celui avec cette fossette à gauche qui dessine mon amusement presque perpétuel. Presque. Je recommence à m’amuser et S. va bien. Et toi ?

12 mai 2008

Fell On Black Days



Avant j’avais une vie marrante. Enfin j’avais la même vie mais j’étais plus jeune. C’est une constatation navrante mais qui dit néanmoins qu’ « être plus jeune » induit une différence. Et pas des moindres. Je crois que l’on écrit mieux quand on est plus jeune. Je crois que l’on chante mieux, que l’on dessine mieux. L’expérience prend le relais mais impose des barrières inconscientes. Alors peut-être que l’on compose mieux, que l’on peint mieux, mais la quintessence d’un geste, le trait, la voix sont une affaire d’irréductibilité de l’individu, son empreinte.
Ensuite en vieillissant on ne fait qu’habiller le trait ou la voix jusqu’à oublier – souvent- la substantifique moelle.
On apprend des trucs, on comprend des choses qui enlèvent un peu de fraîcheur au propos.


Tout ça pour dire que j’avais écrit une lettre d’amour à Steeve Estatof il y a 3 ans qui devait être formidable de puissance (ré-)créative.
En trois ans, j’ai perdu en créativité. Mais j’ai perdu cette lettre également, alors Steeve si tu me lis, envoies moi une copie, s’t’eup’.

(Rires)

J’aimerais bien retrouver cette fraîcheur.

En tous les cas c’est un constat. Mais c’est un constat qui n’est pas triste, puisque j’en tire les conséquences bénéfiques depuis quelques mois. Les conclusions, je les mène au cœur de ma vie professionnelle qui retrouve ainsi une saveur un peu oubliée. Quelques trois ans d’errance.

L’étape qui suit l’apprentissage, juste après l’habillage du propos, est la prise de conscience de ce qu’il faut retrouver. Récupérer ce premier jet. Je coche.

Réapprendre à dessiner pour essayer de se surprendre à nouveau. Mais le peut-on ? Sans doute que non, du moins pas en essayant de mettre les mêmes pantoufles, peut-être en retrouvant les brouillons et en exploitant les traces écartées. Je coche encore.

J’en connais un qui a l’air d’essayer… je pense à Fishturn. Attention je ne prétends pas comprendre ses intentions, mais ce qu’il trace depuis quelques jours (heures) ressemble à une réorganisation autour d’un tronc. Ce qu’il sait de lui. Une réorganisation à partir du début. Le tout à la première voix, pardon, première personne. Ça me paraît courageux et donc intéressant. Je ne prétends pas comprendre ses intentions, non, d’ailleurs je ne parle pas de ses intentions, je dis simplement que le casting qu’il plante sur ce fond noir ressemble à des solistes ayant chacun leur voix, leur voie, attendant de la tracer, en attendant de se croiser. J’attends la partition et ses méandres qui s’enroulent autour de cette colonne vertébrale en forme de je à plusieurs strates.

Tout ce qui ré-explore m’intéresse, tout ce qui semble être mouvant m’émeut, et seul ce qui s’élabore est viable.
Evidemment, mais j’aime me le rappeler.

09 mai 2008

9 mai 2008 - En attente de titre

Quand nous tomberons comme des fruits
Des arbres trop hauts
Nous fixerons nos racines
Au sommet de nos mots

Nous serons devenus des hommes
Pour qui le sol tremble
A chaque bruit qu’on nomme
Loup fée sorcière
Et puis toutes les lumières…
Alors nous serons devenus des mômes
Pour qui les eaux tremblent
A chaque frémissement d’air

Pour tous ces bruits qu’on nomment
Alors nous deviendrons des hommes

Et ce sont nos rêves que nous réveillons
Et puis ce sont nos terres que nous foulons
Nos cathédrales de branchages
Nos candélabres de roseaux
Nous tomberons de nos arbres
Quand nous trouverons nos mots.


02 mai 2008

Attention, lyrisme explicite à l’intérieur : Cédric Oheix.



Difficile après Julien Doré de donner à voir et à entendre au fond du canapé du salon. Cette année l’émission du mercredi en prime time s’enlise. Les chansons de groupe sont désastreuses, mal réglées. Mais aussi n’ai-je jamais aimé les chansons de groupe, mon côté individualiste certainement. Il y a moins de fun, moins d’inventions. Beaucoup de jeunes – pas mauvais - qui s’écoutent et se prennent beaucoup trop au sérieux. Du talent c’est vrai, j’en trouve chez une Amandine très hot dans son groove, un Benjamin qui met de la soul un peu partout. Mais surtout je le vois, cash, chez Cédric. Cash et honnête. Or être honnête paraît désuet et presque déplacé à l’heure de l’emballage bling bling. Parce qu’aujourd’hui il faut briller et puis se consumer. Vite.

Voilà un garçon respectueux, honnête donc, qui n’est pas ennuyeux pour autant. C’est un gentleman qui flirte avec un certain désespoir. Même s’il a la carrure pour verrouiller le pathos à deux balles. Il retient son côté sombre face caméra mais pas dans sa voix quand il chante. Il a le désespoir intelligent, c’est peut-être ce qu’il a de plus sexy.
Il me fait penser à l’homme au poncho, un cowboy philosophe et pragmatique. Marrant pour un marin. Peut-être que le point commun c’est le temps du voyage, la durée et le déplacement.

Cet éclairage m’est apparu comme un lampion d’arène mexicaine lors de son interprétation d’ « Emmenez-moi ». Il était une sorte de cowboy solitaire, là au milieu de la scène. Pas celui qui garde les vaches toute la journée et qui fait le tour de son ranch en soirée mais celui qui va au devant des emmerdes en toute connaissance de cause. Il y avait des accents « breliens » dans ces cris qui montaient, presque du flon-flon (le torero dans la lumière de l’arène, oui je sais je passe du cowboy au torero, sans prévenir, olééé !) et puis les accents sont devenus plus rock, plus libres, plus sauvages (le solitaire qui poursuit sa mission).
Non ce n’était pas parfait mais ce soir-là j’ai vécu une histoire assez étonnante.

Apprentissage, douleur et rédemption. Ce truc qui fait cogiter les hommes et les femmes qui veulent tenter l’aventure du bonheur, on ne peut pas l’appréhender avant un certain kilométrage. Il est pas tout jeune le Cédric, je suis bien placée pour le dire hein, j'ai le même âge. Alors il se connaît bien, c’est la contrepartie, il sait mener son cheval, il sait prendre du recul et je lui trouve une bonne dose d’auto-dérision.

Ce mec est un rocker dandy, il le reste même dans un répertoire de crooner (« I’ve got you under my skin »). Sur ce titre il a balancé un swing classe sans œillade insupportable, il est resté droit sans sur-jeu, droit dans son attitude, droit dans sa voix, si belle dans les graves. Il fait du bien dans ce programme. Mais je pense que tous ceux qui ont écouté ses morceaux sur son Myspace ont commencé à bouillir d’impatience. A quand le rock, le vrai, le dur celui qui s’écoute avec le bas-ventre ? Celui qu’il aime et que j’aime aussi, c’est-à-dire celui qui offre une belle palette avec des guitares héroïques, des basses infernales, une batterie en folie et surtout qui donne envie de s’énerver et sauter partout.

Il a répondu trois fois à l’appel du rock – français - pour le moment. Trois univers assez similaires : du sombre. Noir désir, Bashung, Axel Bauer. Avant-hier le dandy s’est lâché sur « Eteins la lumière ». Cédric sait bouger et le fait mmmhmm bien ! Il a transpiré, il a échangé avec les musiciens, il a souri à la fin, a eu l’air content ! En un mot, il a dû se faire plaisir (autant qu’on puisse se faire plaisir dans ce genre de compétition). Je pense qu’après deux visites dans des univers un peu tenus du collier, où il s’est risqué le cuir par deux fois avec Sinatra et Aznavour, il devait se sentir plus à l’aise dans ses santiags !
Mon coeur de midinette chavire je l'avoue, quand il crie. Mais comme il crie avec un sauvagerie toute intelligente... ouf l'honneur est sauf. Hahahaha !

Bon et maintenant à quand du Led Zep ? Bon anniversaire mec.

30 avril 2008

Is that all, folks ?

Un truc terrible à avouer. Ceux qui me connaissent pour de vrai le savent déjà : oui je regarde la Nouvelle Star !
Je suis depuis le début ce télé crochet. Depuis Steeve Estatof en particulier. Je défends bec et ongles l’émission contre les méchants/les inconscients/les ignares/les sourds qui disent que c’est comme la Star Ac’ ! La Star Ac, moi je l’aime à travers les yeux de Coudy (oui ça on l’a compris). Et la Nouvelle Star je l’aime à travers tous mes sens surtout. Bons sons, en général bons candidats castés réellement, bon jury (ah Dédé, ah Phi-Phi), bons arrangements, bons musicos, bonne ambiance et plutôt bons choix de chansons dans l’ensemble qui ne sonnent pas trop « TF1 ». Enfin, j’ai quand même eu quelques mauvaises surprises en quatre ans. Mes oreilles de rockeuse psycho-électro pop métal neurasthénique souffrent facilement. Par contre, comment ne pas s’enthousiasmer quand on nous sert du Nirvana magistralement interprété par un feu follet équilibriste et grunge en 2004, une jubilatoire Lolita maniaco-dépressive l’année dernière et du Noir Désir sombre et profond comme l’amer, il y a peu ?

Oui mais voilà, cette émission sympathique de divertissements ne serait-elle pas au bout du rouleau ?
Mercredi dernier nous avons assisté à une pathétique farce où nous ne savions plus trop qui était le dindon et qui était la farce. Pas drôle donc, et fâcheuse pour nos amis candidats qui eux « candidatent » contrairement à la vraie fausse recalée du premier casting, annonçant après sa prestation éblouissante de mauvais kitsch sans second degré, qu’elle signait avec M6 Interactive.
Bon qu’il y ait du fric à se faire au détriment de toute éthique, soit, mais pas au détriment de la ménagère intello coincée de moins de 50 ans !
Alors ce soir je regarderai avec moins d’amusement ma télé boule à facette, mais je regarderai néanmoins avec beaucoup d’attention et avec tous mes yeux et mes oreilles le mâle effet : Cédric - avec 3 « i » - Oheix.
La morale de cette histoire : c’est que M6 m’a bien couillonnée parce que si j’avais voulu boycotter cette émission, ben… j’aurais pas pu, à cause du marin !

16 avril 2008

Sa télé cartonne


Nous sommes en 2034, nous avons 60 ans et Interville, Fort Boyard et La Star Ac’ ont disparu des ondes. Pas de soucis, Coudy est là pour nous rappeler ce que nous avons oublié ou bien raconter à nos enfants (ou bien chats, poissons, musaraignes) et à leurs progénitures ce qu’ils ont raté.

Attention vous allez assister à un moment de haute technologie écologique. L’humour ici est en carton recyclable et côtoie mine de rien la poésie de l’absurde. Coudy pourrait être le petit frère de Michel Gondry avec ses bouts de ficelles finement maîtrisées. Finesse, voilà le mot qui caractérise bien ce trentenaire qui a déjà trempé dans pas mal d’expériences télévisuelles et radiophoniques (lisez donc son parcours sur son myspace, ).

Monsieur joue tous les rôles de ses sketchs avec beaucoup de justesse dans la caricature et la réussite d’un personnage réside dans l’attitude saisie plus que dans son imitation vocale pure. Une perruque sur la tête, une mouche sur la lèvre et un gimmick : voici Armande Altaï ! Une simplicité efficace. Ce n’est jamais méchant, et surtout, les tics des émissions pastichées sont savoureusement croquées à travers un décors volontairement cheap qui ressert à chaque (?) sketch mais réactualisé avec plein de détails drôlissimes. Un décors très cartoon et d'ailleurs tout ce carton peint me fait penser à une case de bande dessinée, voire même, à un Larcenet dans un Bill Baroud. Le montage est très bien foutu, nerveux. Musique, réalisation, rythme, jeu… non vraiment à rien à redire c’est nickel chrome ou plutôt c’est du 100% cellulose !

Alors évidemment comme mon introduction ne le laisse pas entendre, il faut quand même connaître un peu les émissions pour apprécier pleinement les clins d’œil de ce jeune humoriste et de son équipe de bricoleurs fous.
J’ai adoré son regard sur « les chiffres et les lettres » (les rouleaux de PQ qui servent aux tirages des chiffres) malheureusement je ne l’ai pas retrouvé… Est-ce qu’une rediffusion sur France 3 pourrait me sauver ? un DVD peut-être ? Bref, parmi d’autres à consulter sur son Myspace, voici La Star Ac :


07 avril 2008

Je déclare ma flamme...


Au Tibet.

Je suis effarée par les images. Scotchée. Je trouve que pour achever le pathétisme visuel il manque un sous-marin dans la Seine… peut-être y est-il ? Magnifique images des CRS au coude à coude avec les athlètes. Patchwork improbable de bleu ciel blanc-rouge et bleu foncé. Je crois qu’il n’y aura pas de reportage de fond sur le Tibet. Mais j’attends toujours. Et puis une question : que se passerait-il si la flamme s’éteint ?
Tiens, un mec vient de passer avec un extincteur… j’aurais peut-être ma réponse. Quel suspense… ah non raté.

Dernière nouvelle en direct : la flamme a été éteinte pour des raisons de sécurité. J’ai été exaucée. Alors ? Affront, pas affront du gouvernement français envers la Chine ? Je subodore un rebondissement...

Je suis fascinée, aussi, par ce mouvement de protestation pacifique mais je regrette un truc néanmoins – on se réveille surtout bien trop tard – on aurait évidemment dû manifester d’une façon plus virulente notre colère contre ce choix de la CIO pour la Chine.
La Chine doit assurément régler quelques menus détails… Les Jo ne les régleront pas.
Maintenant nous avons le droit à une cacophonie remplie de sentiments contradictoires. C’est beau les sentiments contradictoires, nous nageons en plein drame éthique. Le choc des valeurs.

31 mars 2008

Moi j'dis... Tempus fugit



Il était 20 heures. C'était incrusté dans le tableau de bord de ma voiture, en chiffres verts, sauf qu'évidemment il était en réalité 21h. Voilà, ça nous est encore arrivés. Deux fois par an. Fait chier, ma voiture est une nouvelle fois périmée. Vais devoir en acheter une plus neuve. Font chier, c'est peut-être un truc qu'ils ont trouvé pour nous faire consommer. Ah oui et puis y a mon four micro onde aussi...

28 mars 2008

Tentative de réduction du domaine de la lutte

La semaine dernière je me suis trouvée dans un état proche du désespoir. Le dernier bourgeon de mon bonzaï rendait l’âme. Il n’y avait qu’une seule chose à faire : tronçonner ce squelette végétal. Le débarrasser du superflu. J’ai donc ratiboisé pour tenter de concentrer l’improbable flux vital dans un minimum d’espace. Improbable mais pas impossible. Ma mère appelait tous les jours, la factrice me témoignait de sa sollicitude, le voisin d’en face ouvrait sa fenêtre avec un air triste alors je lui criais qu’il fallait y croire. Des paroles presque magiques. Am stram gram, c’était pile ou face. Aujourd’hui c’est l’euphorie : deux pousses tendres pointent le nez sous les moignons de bras secs. Je vais mieux.
C’est bien ça : « concentrer le flux dans un minimum d’espace » ; je vais mettre à profit. Mais qu’est-ce que je vais devoir tronçonner ? La coquille sur les yeux et les oreilles. Il me restera donc à couper les antennes. Déjà, quand il fait froid j’évite de bouger pour limiter les déplacement d’air entre les doigts. Alors j’entends des voix qui me demandent ben pour quoi faire ? Pour l’énergie, m’sieur dame, pour renaître et éliminer quelques envies idiotes qui m’apparaissent sur le coup vitales mais qui se révèlent dans un fracas infernal, terriblement égoïstes, absolument destructrices et surtout qui me dispersent qui me dispersent qui me dispersent. Tentative de réduction du domaine de la lutte.
Je vais pisser autour de mon pot.

09 mars 2008

Horror Scope

Mon soleil virginal se fait croquer l’immaculé par un ascendant félin et joueur. Paraît-il. Je ne crois pas aux astres mais ma lune noire, ma petite Lilith, ma sœur de la nuit trouve refuge dans les bras d’un sorcier sans âge… alors, alors je suis curieuse et j’écoute l’histoire qui se joue presque sans moi pour rire pour du beurre pour la passion cruelle et le fantasme qui se nouent aux tripes. Le réel traîne à nos basques à chaque fois qu’on se retourne, alors j’attends le début. Comme un film en noir et blanc avec un piano qui fait monter l’angoisse, les notes accompagnent les ombres, elles ont déjà joué ailleurs à d'autres époques leur partition. Tranchante comme une lame.


C’est son savoir instinctif qui berce ma conscience de vierge sage, de vierge folle lorsqu’elle s’endort. Un jour Lilith a tracé une ligne à travers le miroir. L’envie sans cesse mêlée à la culpabilité. D’un côté le film, de l’autre un semblant de paix. Un jour Lilith est tombée alors qu’elle n’aurait pas dû, me chuchote un soleil austère.Elle a défini la faille dans mon parcours gémellaire dont le point d’orgue s’est planqué dans deux mots magiques et terrifiants. Et si. Et si je rentrais dans le film ?



L’animal sautille et se roule et ronronne pendant l’acte 2. Il se dort la pilule sur du satin, il aime séduire et sa cage est d’or. Il aime le baroque bruyant le monde la frénésie du superficiel quand il peut s’isoler à loisir. Mais quand la cage s’ouvre et que la nuit entre on entend les notes s’égrainer plus violemment.Tout à coup la peur envahit la pièce, nos consciences aiguisées émergent d’une mare trouble qui viennent se heurter à la membrane fine. Les pas monstrueux résonnent, il faut réagir. Des yeux blancs roulent dans leurs orbites, des mains s’élèvent crochues, armées de seringues, de scalpels et s’emparent des rêves.Des gestes qu’on ne possède plus s’abattent sur l’ogre dans un désordre éblouissant. Il s’avance on recule dans un tango de chat et de souris. Et l’odeur d’orage qui précède les cris, les non qui s’élèvent en vrille qui tournoient mélangés à la sueur dans un rapprochement de la foudre. Quand la lame forme des éclairs dans le rideau de nuit et passe entre ses doigts et accompagne lentement cette musique, les traits de lumières se fondent en saccades stroboscopiques. Des larves quittent ses poches, des serpents argentés glissent de ses oreilles et lèchent nos chevilles, s’enroulent le long de nos cuisses et le vent fétide de son souffle se mêle à notre haleine. Alors l’ogre quitte son manteau de peaux et déploie ses lambeaux d’ailes. Et puis la morsure des larmes qu’on sent naître parce que son ombre nous recouvre et que l’on découvre dans son œil une interrogation humaine, parce qu’on ne veut plus reculer parce que le mur devient plus doux que la soie, parce que l’étau est un supplice vicieux.

Tout s’arrête maintenant. L’étau est la distance non calculée, le point d’impact qui fait bander.

Le temps se fige sur l'écran.Et les milliards de vermines célèbreront l’union, goûteront dans les entrailles des secrets primitifs, elles imprimeront nos peines dans le labyrinthe tièdes des orifices. Une douleur vive parcourt le fil qui s’ouvre enfin dans la chair et le liquide chaud du sang, perle fragile, s’épanouit rapidement, éclaboussant de carmin ce film noir et blanc.On découvre alors une rupture dans la monstruosité, à moins que l’on devienne soi-même un monstre avec des embryons d’ailes qui germent pendant que nos propres seringues injectent la drogue.Des gestes qu’on ne possède plus enserrent les corps hybrides et laissent à nos ventres un peu de cendre, puis une béance plus douloureuse encore et...

déjà beaucoup de manque.

05 mars 2008

Alouette

Un jeune ami m’appelle la femme sans visage. C’est joli et c’est vrai, d’autant plus vrai que je n’ai pas un visage mais mille, je crois. Je doute ainsi de mes propres images, de celles que je pourrais coller ici et là. J’ai ce problème de ne me reconnaître dans aucune. Je laisse à ceux qui me connaissent le soin de me reconnaître. Je laisse à ceux qui ne me connaissent pas le soin d’apprivoiser mon avatar grotesque. Parce qu’il fallait un signe, alors j’ai fait un signe. Amen.

Je pourrais le retoucher, le rendre plus joli moins écoeurant, plus discret plus passe partout. Je pourrais lui substituer son double noir, plus tragiquement correct. Mais voilà, il s’étale ailleurs sans complexe, dans des plates-bandes souvent intelligentes et sombres et somptueuses comme des suaires, ou encore simples, lucides et même pétillantes comme des clémentines. Après quelques essais et questionnements, « est-ce qu’il salit derrière lui, est-ce qu’il fait peur aux petits enfants ? » je suis à présent en mesure de l’assumer pleinement. Lui, ne dit qu’une chose : je ne suis pas elle.

Alors à quoi bon s’offrir une tête ? La vérité n’est pas dans la captation d’un instant, d’une icône qu’on voudrait reconnaissables et stigmatisables mais dans l’appréhension des milles qui, idéalement, nous survivraient. Nous sommes malheureusement ( ?) à multiples facettes et organiquement fragiles. Nous sommes ces êtres tragiques qui tentent sans cesse de gommer, expliquer, clarifier et démêler avant de mourir. Nous voulons montrer notre synthèse en égrainant nos mots comme autant d’actions et nous ne nous contentons pas d’être ce que nous faisons.

Malheureusement je ne suis pas mon chat, ni même mon escargot… dommage je rêverais de trouver une maîtresse comme moi ! ^^

15 février 2008

Synthèse


Tentative d'irruption. De la chair immobile à la pensée mobile installée à la frontière de nos consciences. Evaporée peut-être à peine, confondue prochainement notre. Signal après signal, silence en rondelles, l'éllipse s'affole avec inquiétude égale.

06 février 2008

Voyage voyage



Les idées qui se décantent au levé du jour me montrent des vérités tues comme des secrets de famille trop lourds, et puis tout à coup éclatent dans un verre de trop, leurs silences et leurs oxymores.
Les vérités de la veille sont des rouages, des machines huilées, des points reliés, une constellation. Nettes comme des panneaux publicitaires mais aussi un peu tapageuses, un peu menteuses et un peu monstrueuses. A voir demain si elles tiennent la promesse d’un soir éthylique.

Ce sont les paysages bêtes d’une nature faite pour l’homme qui filent emportant mon sommeil et qui fixent ses éclairs entre deux gares. Apprentie medium au front plombé contre la vitre embuée, je cherche demain au bout des quais brumeux. Gare de Lyon, je descends clairvoyante, j’ai fait parler la douleur, nous devrons nous faire plus forts encore à moins que la promesse ne se perde au fond d’un wagon chimérique. C'est un fabuleux voyage qui berce des paroles. Ce sont des paroles sages qui paraissent anciennes.

A 9 heures le cocon du train s’éloigne dans un sifflement et la ouate m’enveloppant se dissout dans les limbes. A 9h15 je ne sais rien, je ne sais plus.

25 janvier 2008

Douze ans


Dis tu te rappelles les paquets de cigarettes que l’on cachait dans les fourrés à l’ombre du château. Et ces jolis garçons assis dans les arbres. On devisait sur le court terme en observations réciproques, les yeux plissés par le soleil qui tachait l’herbe du parc, on lançait des sourires et des rires étouffés. Nos gestes auréolés d’un flou à la David Hamilton tellement gracieux qu’on se prenait pour des nymphes vives et j’aimais tes créoles qui étincelaient. Des souvenirs improbables qui ressemblent à un printemps éternel. Mais tu t’en rappelles dis ? Et puis un jour les clopes ont disparu du bosquet. Et puis tu es partie emmenant les jeunes garçons en fleur.