29 mai 2008

Pourquoi Cédric Oheix va gagner


(Clin d'oeil à Ron)

1. Parce que personne n’y croit pas même ses fan, mais ils gardent la foi en leur sms. M6 aime les sms.

2. Parce que le jury ne l’aime plus et que le public aime les histoires qui se terminent bien. M6 aime les fictions sentimentales et sociales.

3. Parce qu’il portait un pull à col roulé so sexy hier 28 mai et que ça fait chaud. M6 aime bien l’érotisme grand public de 20h45.

4. Parce Ken a une Barbie qui passe bien à la télé et M6 aime bien vendre toute la panoplie Barbie même en dehors de Noël.

5. Parce qu’il entre en guerre seul contre tous et que le temps des héros est de retour. M6 aime les super héros.

6. Parce qu’il est intelligent or M6 aime la caution cérébrale, pendant 7 minutes tous les mercredi soirs.

7. Parce qu’il a un beau timbre qui balaye la voix nasillarde, trop jeune et glaciale de Benjamin. M6 n’aime pas le mauvais temps qui rend maussade et critique.

8. Parce qu’il alimente le suspens et la polémique. M6 aime la polémique (enfin M6 aime surtout nous niquer, mais ça c’est un autre problème) tant que ça fait parler d'M6.

9. Parce que son duo avec Amandine nous a bien fait rire. M6 aime la comédie.

10. Parce qu’Amandine fait un peu peur aux petites filles de 12 ans quand elle fait des moulinets avec ses bras et Benjamin ne fait pas rire la mère de 40 ans. M6 préfère ce que préfère la ménagère de 12 à 50 ans

23 mai 2008

Bilan -3

J’avais écrit quelque part que je serai un jour à la tête d’une collection hyper bien foutue. Matos, look, prix le tout ajusté à nos petits oignons dans une péréquation où notre marge, notre éthique et notre santé rappellent le nombre d’or, en vachement plus sexy.

J’ai le doigt sur le starter là. Encore quelques mois pour voir comment tout ça va arriver dans l’ordre ou le désordre. Trois ans de tâtonnements c’est long. Surtout sur 10 ans. Pour l’individu c’est harassant, pour une entreprise c’est irrationnel. Les premières années ont été dilettantes, nous étions tous les trois des étudiants noctambules pour qui la journée commençait vraiment qu’à partir de 22 h. Pour des raisons obscures nous restions attablés jusqu’à l’aube. Il y a des tables de studios qui nous ont vu refaire le monde autour de cafés noirs pour qu’on tienne la cap. Il y a des cahiers qui se sont noircis d’histoires irracontables.

Des rêveries indissociables de nos débuts d’entrepreneurs de pacotilles. Ça, me manque. Même si quand tu es parti Raphaël nous nous sommes peu à peu endurcis avec des objectifs adultes. Nous avons réussi quelques coups d’éclats avec félicitation du comptable, c’est vrai. Oui mais le rêve ? Depuis trois ans nous cherchions juste à remplir la caisse enregistreuse et ça laisse peu de temps au rêve, alors nous avons enchaîné quelques budgets sans enthousiasmes… mais j’aime pas être dirigée par un budget décroché.

Voilà aujourd’hui j’ai le doigt sur le starter. Nous sommes tout seul devant nos choix, nous nous sommes remis à créer, nous sommes en pleine gestation. Attention hein je ne parle pas de délire utérin. Avoir un enfant c'est une folie, mais je ne partage pas cette folie terrestre avec mes envies aériennes.

J’ai un sourire aux lèvres, celui avec cette fossette à gauche qui dessine mon amusement presque perpétuel. Presque. Je recommence à m’amuser et S. va bien. Et toi ?

12 mai 2008

Fell On Black Days



Avant j’avais une vie marrante. Enfin j’avais la même vie mais j’étais plus jeune. C’est une constatation navrante mais qui dit néanmoins qu’ « être plus jeune » induit une différence. Et pas des moindres. Je crois que l’on écrit mieux quand on est plus jeune. Je crois que l’on chante mieux, que l’on dessine mieux. L’expérience prend le relais mais impose des barrières inconscientes. Alors peut-être que l’on compose mieux, que l’on peint mieux, mais la quintessence d’un geste, le trait, la voix sont une affaire d’irréductibilité de l’individu, son empreinte.
Ensuite en vieillissant on ne fait qu’habiller le trait ou la voix jusqu’à oublier – souvent- la substantifique moelle.
On apprend des trucs, on comprend des choses qui enlèvent un peu de fraîcheur au propos.


Tout ça pour dire que j’avais écrit une lettre d’amour à Steeve Estatof il y a 3 ans qui devait être formidable de puissance (ré-)créative.
En trois ans, j’ai perdu en créativité. Mais j’ai perdu cette lettre également, alors Steeve si tu me lis, envoies moi une copie, s’t’eup’.

(Rires)

J’aimerais bien retrouver cette fraîcheur.

En tous les cas c’est un constat. Mais c’est un constat qui n’est pas triste, puisque j’en tire les conséquences bénéfiques depuis quelques mois. Les conclusions, je les mène au cœur de ma vie professionnelle qui retrouve ainsi une saveur un peu oubliée. Quelques trois ans d’errance.

L’étape qui suit l’apprentissage, juste après l’habillage du propos, est la prise de conscience de ce qu’il faut retrouver. Récupérer ce premier jet. Je coche.

Réapprendre à dessiner pour essayer de se surprendre à nouveau. Mais le peut-on ? Sans doute que non, du moins pas en essayant de mettre les mêmes pantoufles, peut-être en retrouvant les brouillons et en exploitant les traces écartées. Je coche encore.

J’en connais un qui a l’air d’essayer… je pense à Fishturn. Attention je ne prétends pas comprendre ses intentions, mais ce qu’il trace depuis quelques jours (heures) ressemble à une réorganisation autour d’un tronc. Ce qu’il sait de lui. Une réorganisation à partir du début. Le tout à la première voix, pardon, première personne. Ça me paraît courageux et donc intéressant. Je ne prétends pas comprendre ses intentions, non, d’ailleurs je ne parle pas de ses intentions, je dis simplement que le casting qu’il plante sur ce fond noir ressemble à des solistes ayant chacun leur voix, leur voie, attendant de la tracer, en attendant de se croiser. J’attends la partition et ses méandres qui s’enroulent autour de cette colonne vertébrale en forme de je à plusieurs strates.

Tout ce qui ré-explore m’intéresse, tout ce qui semble être mouvant m’émeut, et seul ce qui s’élabore est viable.
Evidemment, mais j’aime me le rappeler.

09 mai 2008

9 mai 2008 - En attente de titre

Quand nous tomberons comme des fruits
Des arbres trop hauts
Nous fixerons nos racines
Au sommet de nos mots

Nous serons devenus des hommes
Pour qui le sol tremble
A chaque bruit qu’on nomme
Loup fée sorcière
Et puis toutes les lumières…
Alors nous serons devenus des mômes
Pour qui les eaux tremblent
A chaque frémissement d’air

Pour tous ces bruits qu’on nomment
Alors nous deviendrons des hommes

Et ce sont nos rêves que nous réveillons
Et puis ce sont nos terres que nous foulons
Nos cathédrales de branchages
Nos candélabres de roseaux
Nous tomberons de nos arbres
Quand nous trouverons nos mots.


02 mai 2008

Attention, lyrisme explicite à l’intérieur : Cédric Oheix.



Difficile après Julien Doré de donner à voir et à entendre au fond du canapé du salon. Cette année l’émission du mercredi en prime time s’enlise. Les chansons de groupe sont désastreuses, mal réglées. Mais aussi n’ai-je jamais aimé les chansons de groupe, mon côté individualiste certainement. Il y a moins de fun, moins d’inventions. Beaucoup de jeunes – pas mauvais - qui s’écoutent et se prennent beaucoup trop au sérieux. Du talent c’est vrai, j’en trouve chez une Amandine très hot dans son groove, un Benjamin qui met de la soul un peu partout. Mais surtout je le vois, cash, chez Cédric. Cash et honnête. Or être honnête paraît désuet et presque déplacé à l’heure de l’emballage bling bling. Parce qu’aujourd’hui il faut briller et puis se consumer. Vite.

Voilà un garçon respectueux, honnête donc, qui n’est pas ennuyeux pour autant. C’est un gentleman qui flirte avec un certain désespoir. Même s’il a la carrure pour verrouiller le pathos à deux balles. Il retient son côté sombre face caméra mais pas dans sa voix quand il chante. Il a le désespoir intelligent, c’est peut-être ce qu’il a de plus sexy.
Il me fait penser à l’homme au poncho, un cowboy philosophe et pragmatique. Marrant pour un marin. Peut-être que le point commun c’est le temps du voyage, la durée et le déplacement.

Cet éclairage m’est apparu comme un lampion d’arène mexicaine lors de son interprétation d’ « Emmenez-moi ». Il était une sorte de cowboy solitaire, là au milieu de la scène. Pas celui qui garde les vaches toute la journée et qui fait le tour de son ranch en soirée mais celui qui va au devant des emmerdes en toute connaissance de cause. Il y avait des accents « breliens » dans ces cris qui montaient, presque du flon-flon (le torero dans la lumière de l’arène, oui je sais je passe du cowboy au torero, sans prévenir, olééé !) et puis les accents sont devenus plus rock, plus libres, plus sauvages (le solitaire qui poursuit sa mission).
Non ce n’était pas parfait mais ce soir-là j’ai vécu une histoire assez étonnante.

Apprentissage, douleur et rédemption. Ce truc qui fait cogiter les hommes et les femmes qui veulent tenter l’aventure du bonheur, on ne peut pas l’appréhender avant un certain kilométrage. Il est pas tout jeune le Cédric, je suis bien placée pour le dire hein, j'ai le même âge. Alors il se connaît bien, c’est la contrepartie, il sait mener son cheval, il sait prendre du recul et je lui trouve une bonne dose d’auto-dérision.

Ce mec est un rocker dandy, il le reste même dans un répertoire de crooner (« I’ve got you under my skin »). Sur ce titre il a balancé un swing classe sans œillade insupportable, il est resté droit sans sur-jeu, droit dans son attitude, droit dans sa voix, si belle dans les graves. Il fait du bien dans ce programme. Mais je pense que tous ceux qui ont écouté ses morceaux sur son Myspace ont commencé à bouillir d’impatience. A quand le rock, le vrai, le dur celui qui s’écoute avec le bas-ventre ? Celui qu’il aime et que j’aime aussi, c’est-à-dire celui qui offre une belle palette avec des guitares héroïques, des basses infernales, une batterie en folie et surtout qui donne envie de s’énerver et sauter partout.

Il a répondu trois fois à l’appel du rock – français - pour le moment. Trois univers assez similaires : du sombre. Noir désir, Bashung, Axel Bauer. Avant-hier le dandy s’est lâché sur « Eteins la lumière ». Cédric sait bouger et le fait mmmhmm bien ! Il a transpiré, il a échangé avec les musiciens, il a souri à la fin, a eu l’air content ! En un mot, il a dû se faire plaisir (autant qu’on puisse se faire plaisir dans ce genre de compétition). Je pense qu’après deux visites dans des univers un peu tenus du collier, où il s’est risqué le cuir par deux fois avec Sinatra et Aznavour, il devait se sentir plus à l’aise dans ses santiags !
Mon coeur de midinette chavire je l'avoue, quand il crie. Mais comme il crie avec un sauvagerie toute intelligente... ouf l'honneur est sauf. Hahahaha !

Bon et maintenant à quand du Led Zep ? Bon anniversaire mec.