05 septembre 2008

Circumambulation :

Faire le tour d’un point dans l’espace. Trouver le moment où l’objet s’anime dedans le cercle.
Alors que tout s’efface. Des petits points rouges, de minuscules petits points rouges me constellent la peau. Je me pixellise. Je me recouvre. Petit à petit des micromillimètre de peau se détruisent, disparaissent pour devenir autre chose, une mue. Petit à petit guetter le moment où mon esprit apprivoise l’intérieur de cette nouvelle surface. Vivement qu’il s’anime.

Organiser l’espace autour des points, voilà le défi.
Il y a toujours de nouveaux points. Devenir plus vieille d’un point, d’une grosse virgule même, et rajouter de la matière aux souvenirs. Une matière sans cesse plus nostalgique, parce qu’on n’arrêtera pas le temps même dans la bulle des vieux amis, parce que les vieux amis ont moins le temps, parce qu’on ne retrouvera pas nos peaux jeunes et sans pixel. Et je ne parle pas nos rides.

Non, je n’aurais pas ramener le soleil et j’aime assez regarder le spleen dans les yeux de mon chat. A moins que ce ne soit la pluie qui balaie. Pendant notre absence il s’est langui, à notre retour on l’a trouvé grossi – il nous attendait, circumambulait entre sa gamelle et son panier, sa litière et sa gamelle – on l’a trouvé un poil colère aussi à notre égard. Il avait changé, c’est fou. Tout avait changé en fait. A la limite du moins bien. Loft bof, temps moche, gens couverts et humides, les rires aux oubliettes. On ramène des souvenirs qui se collent à des strates plus anciennes, on se prend à regarder les horaires des trains, et à vouloir embarquer plus souvent, diminuer l’épaisseur, et des strates et du spleen, et à imaginer se laisser enfermer dans la bulle des vieux amis pour que l’on vieillisse tous ensemble. Surtout, moins chacun de nos côtés.