09 septembre 2010

Chambres lointaines


Nous laissons aux hôtels nos empreintes fulgurantes. Comment inscrit-on nos vies en deux jours et quelques ? Quel songe creuser, quel acte réciter ? Quel plis de drap s’est-il noué, ou dénoué ou tombé ? A nos pieds, dénudés dans les hautes glaces étrangères, nos corps presque inconnus glissent sur les parquets déjà foulés, frôlés par d’autres corps glissés. Sur nos corps retrouvés se jouent les sommeils nouveaux, sur les corps échoués les limites se retroussent. Vite ! Le temps des hôtels nous pressent et nous invitent à nourrir plus fort nos amours, nos haines, nos angoisses, nos espoirs.