23 décembre 2012

Un mois.

Je me rends compte...
Il y a quelques mois j'essayais de réunir tout de ma vie d'avant, de profiter de tout avant qu'elle ne change. Peur panique parfois, malgré le choix, assumé, réfléchi, voulu et enthousiaste, il y a eu quelques réveils en larme et promesse que S. devait tenir : nous serons trois, mais nous serons deux aussi, toutes les fois qu'il sera possible. Aujourd'hui je me surprends à être impatiente... presque. Et même si je pense de temps en temps qu'il s'agit d'un jeu dans lequel je tiens un rôle impensable, je trouve le costume de moins en moins large, je me sens crédible, et je crois que je pourrais même y apporter ma touche, j'imagine même qu'il n'y aura rien à sacrifier de ce que j'étais. Il aura mon lait, ma tendresse et mes levés nocturnes. Il aura ma vigilance, mes inquiétudes, ma patience et mon impatience. Il aura mon amour et mes pensées entières, dévorantes quand je le confierai à d'autres. Il aura bien sûr mes premières colères, fessées sans doute aussi et puis mes histoires d'escargot, mes jeux improbables et les dessins sur le sable. Il aura les recettes inventées, les départs précipités, les oublis de rendez-vous pénibles, les rattrapages et les plans sur la comètes. Il aura le monde à réinventer, les grottes à creuser pour nous y retrouver tous les trois, pour nous y forger tous les trois, pour nous y blottir contre le monde et quelques sorties au monde aussi. Il aura le monde à franchir, à découvrir au creux des paumes et des sourires, et je l'y aiderai.
Un mois encore. Enfin c'est lui qui décidera.

27 août 2012

Petit poisson

Alors un petit bâton blanc m'a dit qu'il y avait une ligne jumelle à la ligne témoin. C'était donc lancé. Le compte à rebours de 9 à maintenant. Encore fallait il qu'il tienne, s'accroche, ce petit poisson dans mon bocal. Je n'ai même pas envisagé que cela ne fonctionne pas, sans doute par défis, car il y a des choses à réussir. Très concrètes, des méthodes à appliquer. Je dirais que c'était une sensation proche de la tâche à effectuer. Le reste, l'émotion, c'est venu plus tard. D'abord la satisfaction d'aborder le troisième mois, d'avoir eu à affronter les nausées et d'entendre dire en récompense que "tout va bien". Aujourd'hui c'est un peu différent, le poisson est un pt'tit mec. Tout va toujours bien. Et je sens des bourgeons de bonheur me pousser comme un printemps qui s'annonce. J'ai fait mon job de lancement, résister aux câlins du chat, à la mousse fraiche en terrasse, au melon-jambon-porto. Maintenant je suis dans une sorte de routine sécuritaire qui me permet de me dégager de l'angoisse de le perdre, ou même de faire pousser un petit être mal fichu. Il va bien je vais bien. Je couve aujourd'hui la mère en moi de demain.