29 septembre 2015

Bilan

Ça va mieux. Je crois que c'est fini. J'ai attendu un peu avant de l'écrire. Quelques mois.

Certains palais engloutissant mes larmes dorment désormais au fond de l'eau. Rien n'émerge à la surface. Calmes et miroitants, des ronds formant rêveries et éveils lucides troublent normalement, justement et simplement, comme le ferait une respiration régulière. Mon entreprise disparue, mon fils s'est révélé être un petit bonhomme solide. Je sais que je ne devrais pas dire cela, et j'ai tout fait pour le protéger de ma dépression, mais il m'a toutefois apporté quelques mouchoirs...
Je pense que j'ai joué le plus difficile des rôles et qu'il n'y avait peut-être que les chiottes dans lesquelles je m'enfermais qui connaissaient mon vrai visage alors. Quelques murs également ont entendu ma rage et quelques nuits m'ont laissée sur le rivage.
Enfin peut-être est-ce cela être adulte : cacher le pire aux gens qu'on aime, qu'on estime.
Ce qui va me rester : un sentiment de gâchis. De ce monstre qui me rongeait, je n'en ai rien tiré, rien de productif, pas une image, ni dessin, ni écriture, même pas un meurtre. Les mois se sont juste accumulés et puis le lac est de nouveau lisse, prêt peut-être à raconter une nouvelle histoire.