02 janvier 2006

En fait j’achète pas donc je suis pas… client

Les resquilleurs.

Certains, me font bien marrer. Il y a ceux qui recopient sur un bout de table les règles du jeu et les grandes lignes du plateau. Alors je ne sais pas pourquoi, peut-être est-ce la foudre divine qui s’abat sur ces malchanceux, mais ils ont toujours un stylo qui déconne, ils finissent par s’énerver, avoir l’air stressé, on voit bien qu’ils ont un problème. Souvent je leur propose un crayon de dépannage. En général ça achève leur stress, ils deviennent liquides et s’enfuient. Mais non revenez, z’avez pas fini !

Les organisés, plus rares, mais corsés. A ceux-là, j’offre le bénéfice du doute dans un premier temps. Parce qu’ils manoeuvrent habilement. D’abord une jeune fille arrive avec un joli sourire fleuri mais un peu penaud, elle a perdu trois cartes du jeu acheté au dernier festival des jeux, et depuis elle se désespère. La demoiselle repart donc avec ces trois cartes, il serait dommage de faire se désespérer plus longtemps une si charmante personne. Le lendemain c’est un petit garçon qui s’est fait bouffer les cartes par sa grand-mère, ou un poisson rouge, je ne sais plus. Evidemment ce sont les trois autres cartes, et comme dans le jeu il y a 6 cartes identiques par joueur, le compte est bon si l’on fait chauffer la photocopieuse ! Bon il n’y a plus qu’à attendre et voir combien de pions ils ont perdus, écouter quel accident est arrivé à leur plateau de jeu. Ils ont du mérite, je trouve, je suis toute époustouflée, on a des jeux avec moins de matériel.

Les squatteurs expansifs.

Alors ceux-là sont les plus décontractés, je siffle d’admiration, je les envie même.
Je les remercie pour l’animation qu’ils apportent sur le stand, ils arrivent nombreux et foutent un boxon communicatif, ils s’amusent véritablement, veulent connaître toutes les finesses de chaque jeu, lorsque le jeu demande un poil de stratégie, ou bien s’éclatent comme des gosses sur les jeux d’ambiance. Ca fait plaisir à voir, ils restent jamais moins de deux heures, s’exclament par tous les bouts, nous prennent à témoin dans leur réussite, sortent les sandwich, les bouteilles, bref passent du bon temps, se disputent haut et fort le jeu qu’ils veulent acheter, hésitent, argumentent, veulent bientôt toutes les références, puis finissent par partir en nous disant qu’ils vont réfléchir… en général sur un autre stand sur lequel ils restent trois minutes - jeu du concurrent pesé emballé payé.
Il y a un truc qu’on n’a pas su faire, c’est clair.

Lorsque la journée s’achève, et que nuit déploie enfin ses ailes sur notre activité off, celle secrète qui offre un air magique au jour d’après, lorsque tels des lutins bienveillants qui redonnent un lustre sans égal à nos boîtes merveilleuse, qui actionnant dans l’obscurité le balai pour virer les mégots, qui soufflant sur les miettes, qui changeant les dés tout collants, nous nous asseyons un instant pour faire un court bilan : il n’y a pas que la vente qui compte, non non, il y a aussi la VISIBILITE, oui oui.

Et puis c’est l’occasion de lancer des paris sur de nouveaux profils, de voir quel consommateur (potentiel) alpha on n’a pas encore croisé, et aussi, parce que faut pas se leurrer c’est vachement marrant, on se demande à quelle(s) catégorie(s) on appartient quand on change de casquette. Haaaahhhhhahahaha, alors là vaut mieux éviter de nous rencontrer sur votre stand ou dans votre magasin, messieurs dames créateurs, fabricants et autres vendeurs ou revendeurs. Mouuhhouuhaaaahhhhahahaha. On est pires, on connaît toutes les ficelles !

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