27 septembre 2005

Praxis, excessif ?

De Praxis j’aime le x. Le x de l’excès, mais pas que…
C’est tripant de bruits terribles et denses avec cependant, des plages presque nues, quelques virgules scratchées, des irruptions sonores très tactiles. Une agression. Envahie ou bien légèrement larguée sur les bords de mon étonnement, j’aime chercher. Qu’est-ce à dire, est-ce bien raisonnable. Oui et non.
Pour bien écouter, il faut tour à tour réfléchir, puis oublier, une fois sentir l’organisation des phrases, hocher de la tête pour mettre en place les neurones, une autre fois ressentir seulement, headbager c’est possible aussi, pour déloger les neurones. Nous sommes à des carrefours musicaux protéiformes. On n’est jamais loin d’un ver, le lyrisme met son costume de loup et hurle sous un lampadaire. Voici une drôle d’architecture. Orgies, ogres et sabbats nous plantent des forêts de rouille, des troncs hachés, des scies empourprées. Des lambeaux de contes, des cauchemars suburbains peuplent des usines désaffectées pour jouer à nous faire peur. Il y a donc des histoires très sombres qu’il ne faut pas prendre au sérieux, mais il y a aussi des beats très soul très simples. Il y a des virages death metal, des incursions indus et tribales mais sous les cris hardcore, le funk se déhanche.
Voici une histoire de sang qui bat dans les veines. Ce collectif est une source d’adrénaline qui me rappelle que la musique relève de l’ivresse. Sexe, instinct, mémoire du chaos, Praxis est une matrice à références sensorielles. Bill Laswell est fou, John Zorn est fou, Bernie Worrell est fou, Bootsy Collins est fou, ils connaissent leurs classiques et jonglent avec nos souvenirs. Rock, métal, jazz ?
Allez il faut battre la mesure le doigt où ça fait bon, il faut laper les sons et les retourner sous sa langue, il faut grogner bruyamment parce que cette rencontre est brutale et ne se laisse pas forcément faire. Quand on l’a, on ne la lâche plus.
Guitare, basse, clavier, électro et drums : un voyage au pays des fous savants qui nous ont laissé quelques balises en chemin, à nous de les déchiffrer.

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