22 septembre 2007

Human leukocyte antigen

Il a coupé son putain de cordon qui le retenait à sa soucoupe stérile. Il a brisé les flacons de verre dans lesquels il pissait fluo. Il a rangé sa combinaison de cosmonaute. Et je me rappelle les larmes qui s’échouaient lamentablement sur le clavier, et cette envie que le flot déverse sa rage en emportant les mots. J’aurais voulu que tout explose. L’écran hurlait et je ne pouvais rien à l’autre bout de sa vie. Je n’étais pas sa mère, ni sa femme, ni sa sœur. Je n’étais pas même l’eau qui bordait son île.

Nous étions nombreux à regarder les épisodes, des nœuds dans la gorge des coussins pour s’y blottir des banalités au bout du fil des crises de désespoir et de l’attente au creux des mails. Et puis il y eut la greffe. La sensation qu’une aventure cynique se jouait aux dés. Nous avions les yeux vides, il avançait comme un funambule sur nos souffles coupés.

Et au bout de tous ces putains de mois qu’on finît par oublier, au bout de tous ces mois qui s’enfilaient sur l’épée, une annonce est tombée : il est enfin guéri. Définitivement.

05 septembre 2007

Silence !

Amusant, 30 secondes après avoir cliqué sur un lien en attente de corps, dénommé « G.H.O.S.T » (son propriétaire se reconnaîtra), deux photos hébergées ailleurs disparaissaient de mon blog.
Je vois là un signe superbe de la fragilité de nos lignes virtuelles, de leur intérêt même.
J’ai dû invoquer sans le vouloir tout à fait les fantômes acariâtres de webmasters maladroits, en manque de méga octets, pas prêteurs, ou tout ça à la fois. Et s’il ne me restait que deux ou trois minutes avant de disparaître moi-même et retourner au néant palpitant ?

J’avorterai alors de millions de lettres qui ne demandaient qu’à bêler parmi la Grande Bergerie. Alors peut-être vais-je hoqueter deux ou trois fois encore, entre deux crises de foie d’honnêteté, la bouche pleine de mots ampoulées et d’autres qui trahissent mon bas-fond (un espace très restreint qui se situe entre ici et mon cortex) de nana hyper-normale, donc larmoyante, donc destructrice, donc jouisseuse, donc malhonnête, donc idiote, donc lourde, donc affectueuse, donc bâtisseuse, donc orgueilleuse, donc égoïste, donc froide, et surtout cyclothymique... Que c’est emmerdant d’être mortel. J’avais gagné une extra-ball il y a peu, où est le barillet cosmique ?

04 septembre 2007

Beurk

Je viens gerber dans une grande flaque grise mon besoin de rage, évacuer la pourriture de mes yeux, et la puanteur de mes "semblables", ramassis d'amis perdus de vue et revus à mon grand désespoir, monsieur et madame flanqués de leurs âmes charitables.
Certes ils donnent leurs fringues au secours populaire.
Il y a eu un schisme avec des pertes unilatérales, je m’en voudrais de leur lécher le cul pour remplir un agenda de merde avec une fête probable, un samedi soir prochain, ou bien un dimanche, pilules colorées difficile à cracher, qu’ils aillent se faire pendre par les intestins. Racisme primaire enturbanné de fioritures vertes pour faire beau au bout de trois phrases. Petits bourgeois pétrifiés dans votre pognon tranquille où avez-vous mis vos années de cerveaux, oubliées avec le premier torchage de junior ?

En même temps c’était drôle hein, du barbelé sur le sourire, avec un peu de chagrin pour les souvenirs. Il me reste à les chier ceux-là mais ça devrait aller.