19 août 2006

Ile était une fois (wouah le titre naze)

Cette année je ne suis pas allée voir ma crotte de terre posée dans le golfe du Morbihan. Il y a quelques années je n’aurais pas hésité une seconde à faire 700 bornes dans la journée pour aller sur mon île. En faire le tour en une heure puis repartir.
Mais je crois bien que ce n’est plus mon île.

A la fin des années 70 j’ai découvert que les enfants poussaient dans des cocons à géométrie variable. Un jour les parents les posaient dans un club poussin, une autre année les enfants rejoignaient le club ado. J’avais à peu près 5 ans et des moniteurs Hippies. Ils nous apprenaient à soulager les brûlures de l’Ortie en cueillant du Plantin, à manger des fleurs en faisant parler les Gueules de Loup. Suis pas sûre que de nos jours on laisse les enfants manger des Coucous dans les fossés. Suis pas sûre qu’aujourd’hui les enfants jouent encore aux fleurs. Ma mère posait en bikini à ficelles pour des photos qui allaient jaunir et mamie relevait sa jupe pour fouler la mer.

Enfin bref, je laisse à mes souvenirs le soin de retourner à leurs songes. Mélangeant au fond de leur tiroir, les âges et les styles vestimentaires évoluant imperceptiblement vers les bandanas fluos puis les conneries insolentes de mes 15 ans. Ebouriffée, dubitative, mi figue mi raisin, je sortirai encore au petit matin de la chambre de l’animateur kayak, ou planche à voile mais pas musique. Finalement il ne me plaisait pas tant que ça celui-ci. On piquera encore et encore les bouteilles de vin et de cidre des salles à manger et on picolera dans le sable en fumant tout ce qui peut se fumer.

A la fin des années 90 j’avais décidé de ne plus y revenir et de m’affranchir une fois pour toute de ces vacances dégoulinantes de bonheur familial vaguement écœurantes et vaguement ennuyeuses sur la fin. Je m’étais parjurée quelques fois depuis, traînant ma vie de… de… enfin de femme dans mon sac du week end. Chéri, boulot, voiture bien roulés comme un beau diplôme. Espérant entraîner dans mes vieilles traces mes nouvelles empreintes, mais je ne supporte plus de voir les enfants tout neufs des vieux amis qui n'en sont plus ou bien de retrouver un parent de copain qui a fripé comme s’il n’avait jamais quitté ce coin de plage et racorni sur place.
L’île et moi, ça ne fonctionne plus vraiment. Ce n’est pas si grave. Je vais peut-être trouver ce que je cherche au Maroc.

2 commentaires:

Tyrane a dit…

Tu n'as pas trouvé sur ton île de la nostalgie alors tu files au Maroc. Mais qu'est ce que tu cherches au fait ?

Unknown a dit…

En fait je crois que je veux me créer des souvenirs propres à ma vie de maintenant et d'autres points d'accroches que ceux laissés par mes parents. A 30 ans passés je cherche encore à couper le cordon !
D'autant que le Maroc c'est un peu plus qu'un simple voyage, je n'y ai pour l'instant aucune accroche, mais si ça fonctionne... j'en parlerai à mon retour, là c'est trop tôt. Forcément.