05 janvier 2016

Bon alors quoi, merde alors, Pierrot, mon ami, il pleut dehors, ouvre moi ta porte! Promis si tu ouvres, je laisse mes chaussures dans l'entrée.

Je me perds en conjectures : ton index a ripé sur mon profil? t'as viré tout le monde? j'ai perdu à ton jeu et bim bam boum dehors? Alors quoi je ne suis qu'une greluche, toi le maitre de ces lieux, ne peux-tu pas en compter une de plus? Il faut de tout pour faire un monde, et puis quand même je suis une greluche première classe. Alors quoi, j'ai mal répondu l'aut'jour? Tu veux que je m'allonge sur le canap' pour te raconter mes blocages. Je peux pas me voir en peinture, alors en photo... Je pars en vrille quand on me dis que je suis bandante, parce que tu vois je suis une femme voilée, là à l'intérieur. Un truc verrouillé depuis l'adolescence rapport à une féminité mal digérée sans doute. Pourtant je peux parler cul pendant des heures, pourtant je me noie dans des océans de plaisir... pourtant, oui je verrouille. Et ça ne m'aide pas à me sentir mieux, mais c'est la parade que j'ai trouvée. Et je sens bien que tous ces mots là étalés vont m'assécher à coup sûr. D'ailleurs je n'ai rien à déclarer, rien de profondément universel à fixer dans le marbre, je ne sais parler que de moi et finalement assez superficiellement. Je manie mal la géopolitique, j'ai une culture pop très partielle. Quelques souvenirs d'histoire de l'art, la danse en fond sonore. Voilà pour me vendre. La fille sexy c'est pas moi, c'est l'autre. C'est pour cela que je soliloque ici sans doute. Je n'ai rien dis d'aussi personnel d'ailleurs depuis des lustres. Même si je ne suis pas complétement honnête. Derrière un écran comment l'être? Et là tu vois en enfilant ces lettres au fur et à mesure, mon côté salope se réveille, mon capitalisme primaire enroulé dans mon cervelet embourgeoisé : je rentabilise. Si je ne dois plus rien écrire pour cause de vaginisme intellectuel, autant le recopier sur mon blog comme une ode à ma misère. Je marquerai ainsi pour toujours le jour où j'ai mendié. C'était jeudi. Alors quoi, Pierrot, mon ami...
Alors quoi je pourrais te demander comment toi tu vas? C'est vrai ça comment tu vas? C'est con mais en fait c'est peut-être la seule chose que j'aurais dû t'écrire.

Aller, je dépose "des j'aime" à ta porte. Sans mot ajouté, le clic comme une sonnette. T'en fais ce que tu veux. Un bouquet champêtre.

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