05 janvier 2016

Janvier : an 1.
Mon baromètre me dit que mon monde s'est écroulé le 23 septembre 2014. Mais le vieux monde s'est écroulé en janvier 2015. 1 an, depuis les souvenirs se sont accrochés aux actes déroulant leurs puissances dramatiques. Méthodiquement et avec la télégénie du désenchantement.

Je m'étais dis qu'ils y été allés un peu fort chez Charlie Hebdo, quand même, pour parler de la liberté de la presse... inventer un attentat, c'était too much. Sauf que c'était pas pour rire.
Et puis plus rien n'était pour rire ensuite. Le monde bricolait ses histoires à rebondissements de violences tribales, de manipulations médiatiques. Je me souviens en septembre...

Une minuscule plume est tombée. Je l'ai rattrapée et là un léger rire s'est élevé. J'ai crié au ciel que les anges faisaient mal leur boulot. S'en est suivi un chuchotement, un bruissement, puis comme un grand choc. J'ai tourné la tête en tout sens... ai-je rêvé?
Je suis triste mais préfère mille désillusions aux cauchemars très réels s'échouant à nos frontières proches.

Et puis en novembre Bibi chat est tombé malade.
Il s’est retrouvé aux urgences pédiatriques jeudi 12 novembre, perfusé et avec moult autres tentacules qui faisaient clignoter de jolis écrans à l’autre bout. Sa deuxième nuit d’hôpital à inviter une drôle de sensation dans notre intimité. C’est la colocataire de notre chambre, qui, distribuant des nouvelles de son propre fiston à son téléphone, se fige, et se tourne vers moi et m’annonce : il y a des morts à Paris, plein de morts. Je me suis dit à son ton, que ce n’était sûrement pas normal. Encore une blague à la Charlie.
J’ai compris que des entités non terriennes nous étaient tombées dessus. Les martiens avaient débarqué et dirigé leur faisceaux déglingueurs pour nous prouver qu’ils n’étaient pas de notre monde et loin de notre logique jouisseuse. Nous faisons des enfants, les incubons, les accouchons, les allaitons pour qu’ils durent un peu. Les options pour qu’ils vivent heureux sont de plus en plus minces, nous le savions dès leur premier cri, certes, mais nous avons la mémoire du monde courte et nous nous partageons une intelligence humaine bâtie sur le plaisir rapide. Les aliens s’en foutent. Ils n’ont pas besoin d’intelligence, ils n’ont pas besoin de bonheur, ils ont besoin d’espace. Toujours un peu plus d’espace.


Depuis ? Depuis nous en sommes là à compter les jours qui nous séparent du bonheur d'être des humains.
Enfin pour ma part c'est un peu faux. J'ai un petit garçon qui va bientôt avoir trois ans. Et je l'aime. 

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