09 mars 2008

Horror Scope

Mon soleil virginal se fait croquer l’immaculé par un ascendant félin et joueur. Paraît-il. Je ne crois pas aux astres mais ma lune noire, ma petite Lilith, ma sœur de la nuit trouve refuge dans les bras d’un sorcier sans âge… alors, alors je suis curieuse et j’écoute l’histoire qui se joue presque sans moi pour rire pour du beurre pour la passion cruelle et le fantasme qui se nouent aux tripes. Le réel traîne à nos basques à chaque fois qu’on se retourne, alors j’attends le début. Comme un film en noir et blanc avec un piano qui fait monter l’angoisse, les notes accompagnent les ombres, elles ont déjà joué ailleurs à d'autres époques leur partition. Tranchante comme une lame.


C’est son savoir instinctif qui berce ma conscience de vierge sage, de vierge folle lorsqu’elle s’endort. Un jour Lilith a tracé une ligne à travers le miroir. L’envie sans cesse mêlée à la culpabilité. D’un côté le film, de l’autre un semblant de paix. Un jour Lilith est tombée alors qu’elle n’aurait pas dû, me chuchote un soleil austère.Elle a défini la faille dans mon parcours gémellaire dont le point d’orgue s’est planqué dans deux mots magiques et terrifiants. Et si. Et si je rentrais dans le film ?



L’animal sautille et se roule et ronronne pendant l’acte 2. Il se dort la pilule sur du satin, il aime séduire et sa cage est d’or. Il aime le baroque bruyant le monde la frénésie du superficiel quand il peut s’isoler à loisir. Mais quand la cage s’ouvre et que la nuit entre on entend les notes s’égrainer plus violemment.Tout à coup la peur envahit la pièce, nos consciences aiguisées émergent d’une mare trouble qui viennent se heurter à la membrane fine. Les pas monstrueux résonnent, il faut réagir. Des yeux blancs roulent dans leurs orbites, des mains s’élèvent crochues, armées de seringues, de scalpels et s’emparent des rêves.Des gestes qu’on ne possède plus s’abattent sur l’ogre dans un désordre éblouissant. Il s’avance on recule dans un tango de chat et de souris. Et l’odeur d’orage qui précède les cris, les non qui s’élèvent en vrille qui tournoient mélangés à la sueur dans un rapprochement de la foudre. Quand la lame forme des éclairs dans le rideau de nuit et passe entre ses doigts et accompagne lentement cette musique, les traits de lumières se fondent en saccades stroboscopiques. Des larves quittent ses poches, des serpents argentés glissent de ses oreilles et lèchent nos chevilles, s’enroulent le long de nos cuisses et le vent fétide de son souffle se mêle à notre haleine. Alors l’ogre quitte son manteau de peaux et déploie ses lambeaux d’ailes. Et puis la morsure des larmes qu’on sent naître parce que son ombre nous recouvre et que l’on découvre dans son œil une interrogation humaine, parce qu’on ne veut plus reculer parce que le mur devient plus doux que la soie, parce que l’étau est un supplice vicieux.

Tout s’arrête maintenant. L’étau est la distance non calculée, le point d’impact qui fait bander.

Le temps se fige sur l'écran.Et les milliards de vermines célèbreront l’union, goûteront dans les entrailles des secrets primitifs, elles imprimeront nos peines dans le labyrinthe tièdes des orifices. Une douleur vive parcourt le fil qui s’ouvre enfin dans la chair et le liquide chaud du sang, perle fragile, s’épanouit rapidement, éclaboussant de carmin ce film noir et blanc.On découvre alors une rupture dans la monstruosité, à moins que l’on devienne soi-même un monstre avec des embryons d’ailes qui germent pendant que nos propres seringues injectent la drogue.Des gestes qu’on ne possède plus enserrent les corps hybrides et laissent à nos ventres un peu de cendre, puis une béance plus douloureuse encore et...

déjà beaucoup de manque.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

toi tu lis pas télé Z... ;))

Unknown a dit…

Arf ! Si y avait un horoscope dans les Inrockuptibles ptet que... en même temps je lis pas Les Inrock.

Tu sais qu'à deux jours près j'étais cuir ascendant string ? on aurait pu être cousines astrales !!!