28 mars 2008

Tentative de réduction du domaine de la lutte

La semaine dernière je me suis trouvée dans un état proche du désespoir. Le dernier bourgeon de mon bonzaï rendait l’âme. Il n’y avait qu’une seule chose à faire : tronçonner ce squelette végétal. Le débarrasser du superflu. J’ai donc ratiboisé pour tenter de concentrer l’improbable flux vital dans un minimum d’espace. Improbable mais pas impossible. Ma mère appelait tous les jours, la factrice me témoignait de sa sollicitude, le voisin d’en face ouvrait sa fenêtre avec un air triste alors je lui criais qu’il fallait y croire. Des paroles presque magiques. Am stram gram, c’était pile ou face. Aujourd’hui c’est l’euphorie : deux pousses tendres pointent le nez sous les moignons de bras secs. Je vais mieux.
C’est bien ça : « concentrer le flux dans un minimum d’espace » ; je vais mettre à profit. Mais qu’est-ce que je vais devoir tronçonner ? La coquille sur les yeux et les oreilles. Il me restera donc à couper les antennes. Déjà, quand il fait froid j’évite de bouger pour limiter les déplacement d’air entre les doigts. Alors j’entends des voix qui me demandent ben pour quoi faire ? Pour l’énergie, m’sieur dame, pour renaître et éliminer quelques envies idiotes qui m’apparaissent sur le coup vitales mais qui se révèlent dans un fracas infernal, terriblement égoïstes, absolument destructrices et surtout qui me dispersent qui me dispersent qui me dispersent. Tentative de réduction du domaine de la lutte.
Je vais pisser autour de mon pot.

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