11 juillet 2006

Attendre Septembre


A l’heure où les gens se relayent pour partir en vacances je n’ai jamais autant de travail. Les lieux d’expositions suivent la pérégrination humaine et mes jeux se remballent et se déballent au fil du vent et presque au bord de mes caprices. Ici trop de monde, là fait trop chaud. Je pense, nous pensons entre deux jets d'ancre à nos nouvelles envies, pensons à penser à arrêter notre nomadisme estival, mettre une fois pour toute les mains dans la sciure, compter nos cases et nos pions, dessiner de nouvelles règles, esquisser la bonne enluminure. Je pose des notions abstraites sur des projets moins évanescents. Et puis, à ce point d'encrage, penser à poser nos propres vacances, celles qu’on a regardées en juin filer sans nous, à cause de.
Préparer le voyage, cette fois ne pas se laisser déborder par l’inattendu. Foncer et tenir bon.
Je sens bien que nous sommes plus sereins.
Je savoure ce qui s’accomplit, je ne compte pas ce qu’il manque, je creuse le sable pour enfouir mes racines bien profond. Bien profond parce qu’il y a des relents de violences qui balayent mes humeurs, des batailles ratées qui hantent, des signes qui grêlent les peaux les plus coriaces. Elle n’est pas si dure ma coquille.
Elle n’est pas si fragile non plus. J’ai des rages positives qui me secouent et des pensées sauvages qui bricolent. Pour un peu mes sens s’alertent et mes naseaux frémissent. Pour un peu je casserais tout pour repartir ailleurs. Pour un peu je laisserais tout en vrac pour me sauver tout de suite, longer le Drâa, roupiller à l’ombre d’une Casbah. Aller, tenir jusque là, et nos idées, nos envies, et nos nerfs.

2 commentaires:

Tyrane a dit…

Attendre septembre en loukoumant jusqu'à en fondre... pourvu que la flaque ne soit pas trop longue à éponger... et en se délectant de tes mots qui, à eux seuls, permettent à la gélatine de garder une ultime consistance !

Unknown a dit…

Miamm loukoum, miam miam. En tous les cas moi pouvoir manger loukoum que dans une semaine maintenant ; demain : extraction de sagesse. Enfin presque, juste les dents.

Merci Tyrane, tu fais chaud.