15 avril 2006

Bêta-physique


Je suis assise sur une grosse pomme, gentiment visitée par trois muses girondes qui ne cessent de taquiner l’univers tout autour.

D’une je tiens ma hauteur, elle m’étire, m’accroche à quelques cellules qui s’organisent dans l’amplitude qui me referme. C’est dans toute ma largeur, que cet univers croît, rien ne serait sans l’espace qui m’habite et qui joue des coudes avec mon bordel sans limite.

D’une autre j'attrape ma gravité, elle m’attache au sol, et sculpte la dimension dans laquelle je laisse une trace. Sans elle je ne serais qu’images, quelques pixels évanescents sans aucune preuve tangible de mon existence. A cet instant je comprends que le poids de ma vie est égal à celle d’une éponge.

De la dernière je choppe ma conscience, elle me jette au monde et me donne des balises et des marées. Sans le chronomètre qui tic-taque, je ne pourrais étaler la moindre des pensées, et du chaos ne surnageraient que des souvenirs jamais nés semblables à des rêves instantanés dépourvus de réveil.

Et peut être peut être, que mes rêveries diurnes ne valent pas mieux que celles de millions d’anémones et de lichen marins.

Sur ma grosse pomme, je me suis bien installée, j’ai allongé les pieds, puis j’attends maintenant qu’on vienne me parler d’art.

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