10 avril 2006

Echelle Féline : 8

Hahaha, un billet sur mon chat. Le voilà donc.

Parmi les critères qui décrètent qu’un blog est captivant ou pas, le chat est l’échelle la plus puissante.
Par exemple une photo rigolote d’un matou coincé dans une machine à laver vaut 5 en tant que sujet inintéressant, mais l’histoire qui rapporte les aventures d’un chat un peu con ça vaut un bon 8 surtout quand ledit chat parle dedans – et, il faut bien le dire – on tombe à ce moment dans les bas-fond les plus désespérants de l’amateurisme sans idée ; pire, ça sent la province triste, le blog terroir avec une salle des fêtes coincée derrière les chiottes de l’église, celui qui n’a ni boîtes de jazz, ni rues un peu chaudes où se presseraient les people.

Alors sans rire, 8 ou 1 sur l’échelle du chat, au final, peu importe, cette histoire avec un chat dedans, elle est vachement grave, et il en va de mon équilibre mental et de mon intégrité physique.

Encore plus vrai que ce foutu chat, il y a aussi un foutu piaf qui me réveille maintenant depuis presque un mois.
Il a d'abord commencé à 6 h et des brouettes, et tous les jours il décale de quelques minutes. Ce matin donc à 5h50 il sortait le clairon. Pendant une heure ça vrille des notes suraiguës, ça lance des éclairs blancs dans ma tête, j’vous jure ! Une heure… je ne sais pas pourquoi il s’égosille pendant une heure pré-ci-sé-ment. Peut-être qu’il rappelle tous les retardataires sortis à une rave champêtre, genre grouillez vous les gars et les filles il va faire jour et vous avez tout salopé. Je favoriserais plutôt l’hypothèse d’une parade amoureuse destinée à une oiselle très sourdingue qui habite encore chez ses parents à quelques 500 mètres de là. Très sourdingue et longue à la comprenette. Ou pas intéressée.

Une heure quand même !
Forcément le félin de la maison qui surveille de sa fenêtre son toit et le jardin d’à côté, n’en peut plus. Alors en plus des cuicuipiipii stridents à damner Céline Dion, il y a les kainkainkain plaintifs du chat aux proies aux plus douloureuses des épreuves : la patience et l’appel de la nature. Ses babines s’agitent dans des rictus dévoilant des canines bien entretenues, les moustaches électrifiées et la queue qui voumvoumvoum balaie nerveusement, le tout se concentrant en une machine à tuer sous pression qui tente l’Unagi contre cette putain de fenêtre fermée ! Mais il n’y a que Dieu qui peut l’ouvrir cette fenêtre, et Dieu c’est Naninounette.

Je l’entends, il me supplie bientôt : « je fais l’Unagi sur la poignée et ça ne fonctionne pas, je fais l’Unagi sur cet enfoiré qui piaille mais il ne pipe que dalle, Dieu, aide moi ! Je vais le buter ce ptit con. J’te jure Dieu, il a dû attraper le CPE, y a pas moyen, faut qu’il arrête de gueuler, c’est pour son bien ». William est très informé, on croit qu’il dort pendant le journal télé, mais pas du tout, et il a très peur que tous les oiseaux du coin chopent le CPE. Un monde sans oiseau ce serait un peu un monde sans jardins d’à côté, sans toits, sans voitures qui se garent le long des trottoirs, là il y en une, ah ici c’est celle de Dieu, oh une nouvelle, et là aussi, celle-ci je la connais et là aussi, et encore là…

Alors je descends, j’emprunte hagard et auréolée de brume ce même escalier qu’a emprunté mon cher et tendre il y a quelques semaines pour les mêmes raisons et qui a failli se tuer à cause d’un pas mal assuré mêlé à la contrariété d’une nuit écourtée. Et je tombe. Tout pareil. Là je produis les même sortes de bruits Kung-Fu que William émet lors de ses rencontres open avec des concurrents de gouttières mitoyennes. En général les adversaires sont front contre front, et bougent très lentement, moi je bougeais très lentement aussi, mais mon front embrassait les barreaux.

Le pire, c’est qu’après s’est joué le remake de Sauver Willy.
Le colibri n’était pas malade finalement, et plutôt en forme, c’était une sorte de ptérodactyle obèse gros comme ça paraît il, élevé au maïs transgénique et fluorescent dans la lueur fragile du matin blême.
Maintenant matou est rentré de sa chasse aux mouches, il essaie de dormir dans le canapé, mais tiens qu'il imagine seulement pouvoir… hahahahahaha….

1 commentaire:

Anonyme a dit…

je dis que le lancé de chat y'a rien de mieux pour se passer les nerfs( et moins douloureux que de se jeter dans les escaliers)( sauf si le chat de rattraque à tes bras..là ça fait mal)( non j'ai pas grand chose à dire non)(mais bon)(oui je sors...)