07 octobre 2005

Déballage

Parce que toute mon histoire me mène et me ramène à lui. De lui, je connais tous les recoins, et j’aime quand il masque les creux tendres au-dehors et j’ai fusionné à ses bosses, je suis sur son front.
Parce qu’il est fort, je suis démunie quand il craque. Il est l’ellipse et le périmètre. Il est ma pierre gravée, mon triomphe, il m’a vaincue, m’a voulue, il me regagne toujours. Je dois mériter ce mec austère, mon héros le loup de mer aux pieds secs. Je sais pas trop comment, je fais mal exprès. Parce que c’est un bloc, il me laisse l’entailler. Et s’il n’est qu’un bloc de loin, il reste intègre de près. J’appréhendais ses départs, on a fini par se greffer de partout sans même réfléchir. Convaincue, je m’accroche à ses humeurs et il me donne sans cesse. Je voudrais être lui. Je voudrais inverser les corps, emmêler nos âmes, il saurait quoi faire de moi-même, je l’emporterais dans mes bras, je le sauverais des dragons, je saurais quoi faire de lui-même. On hurle nos malheurs, on rebondit avec nos bonheurs, on déprime de concert, on s’écoute trop fort, on emmerde les sarcasmes. On croit l’amour mort dès que le désir faiblit, mais son cul dans son jean… et puis nos jeux à la con, nos cons de jeux, ses larmes de poète, nos fous rires en cuisine, nos coussins qui n’ont plus de forme, les léthargies au salon. J’ai tout pris même l’avenir.

Aucun commentaire: