09 octobre 2005

Du temps

Il était une fois la première chose animée de la planète. Cette première chose n’avait ni yeux, ni bouche, ni oreille, ni même aucun membre, pas de cœur, pas d’estomac, pas de cerveau, rien d’organique à part une enveloppe qui permettait de retenir en un ensemble le peu de ce qu’elle était.

Et la suite n’est qu’une compilation, une accumulation. Une sommes des autres, et si je n’ai pas la patience de sonder ma famille, j’en ressens certaines implications, j’en extirpe des traits, mais mon père et ma mère, le sandwich que je suis ne m’apprennent rien sur ce que je sais faire.
Le temps lié d’hier à demain ne m’aide dans aucun bilan. Si je pose un point là maintenant, et que je compte, j’aurai des actions étalées, des souvenirs, des rencontres et quelques mots, pas un seul regret, malgré des douleurs, mais non plus aucune sûreté. Tous les choix menés jusque là professionnels et personnels ont ce point commun qu’ils ne m’apportent que du passionnel, du fantasme et du subjectif. Pas de maîtres pas de patrons pas de salaires mensuels, du risque et de la peau toujours exposés, des essais plus commerciaux ont même capotés, c’est dire l’incapacité de faire le choix du confort. Mais vais-je m’essouffler, va-t-on s’aigrir à vouloir rester libres et adolescents ?
Il me faudrait plus de temps.

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